Le groupe d’électronique n’aura pas besoin du délai supplémentaire octroyé par le ministre du Travail. Comme la loi le stipule, son texte s’appuie sur un diagnostic de la pyramide des âges, des recrutements et départs prévus, et sur un bilan de l’accord seniors. Il comporte des engagements chiffrés : le recrutement de 2 000 jeunes de moins de 30 ans d’ici à trois ans, avec 30  % des embauches réservées aux moins de 26 ans et une proportion de 5  % d’alternants d’ici à 2015. Bémol pour la CFTC, les objectifs ne sont pas fixés par société mais au niveau du groupe et l’embauche de 25  % des alternants a été refusée.

Les jeunes recrues bénéficieront d’un parcours d’accueil, d’un suivi et d’une garantie des risques locatifs par leur employeur. Sur la transmission des compétences, l’accord prévoit d’encourager le tutorat en adaptant la charge de travail des tuteurs, mais pas de prime spécifique. « Pour les fins de carrière, nous avons réussi à améliorer les dispositions du précédent accord seniors, ce qui n’allait pas de soi », se réjouit la CGT. Avec des temps partiels bonifiés trois ans avant la retraite – 50  % payés 70  %, ou 80  % payés 85  % – et une compensation de la pénibilité permettant un départ anticipé avec 100  % du salaire.

La part des seniors dans les recrutements passera de 1,5  % à 2  % – un peu faible selon la CFDT – et le taux d’emploi des plus de 57 ans passera de 14  % à 15  %. « Il est difficile de se prononcer sur la qualité d’un accord sans connaître le diagnostic fondateur, estime Michel Parlier, de l’Anact. On ne sait pas quels problèmes ont été débattus : place des seniors, turnover, accidents, etc. » « Une étude faite par l’Anact dans 11 entreprises a constaté qu’une partie seulement des accords seniors a changé les pratiques. Nous verrons ce qu’il en est du contrat de génération », ajoute sa collègue Fabienne Caser.