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Idées

Pour inverser la courbe du chômage

Idées | Bloc-notes | publié le : 04.10.2013 | Catherine Barbaroux

La fragilisation des PME

L’objectif réitéré d’inverser la courbe du chômage d’ici à la fin de l’année se veut le catalyseur de l’action gouvernementale. Tout doit contribuer à cette ardente obligation : la croissance, la compétitivité, la fiscalité, la « boîte à outils » des contrats aidés, la formation, la négociation sociale et la loi ! Tous ces leviers sont mobilisés, de manière tantôt efficace, tantôt incantatoire, pour concourir à cet objectif primordial. Pourtant, des incohérences menacent ce volontarisme affiché.

L’été a été marqué par la cacophonie sur les seuils du régime des autoentrepreneurs, et la rentrée par l’inquiétude des artisans, notamment du bâtiment. Est-il bien raisonnable d’ouvrir un front inutile en fragilisant et compliquant des dispositifs qui marchent et qui permettent d’encourager l’entrepreneuriat au moment où on parle de choc de simplification ? Au final, devant ces hésitations qui freinent l’initiative de milliers de créateurs, souvent demandeurs d’emploi, on confie une mission à un parlementaire, Laurent Grandguillaume, député socialiste de la Côte-d’Or, en laissant planer des incertitudes et des insatisfactions. Pourtant, au sortir des Assises de l’entrepreneuriat, on avait défini les contours d’une convergence qui devait faire bénéficier tout le monde d’un choc de simplification et de mesures d’accompagnement seules gages de pérennité et de développement des TPE.

La tentation des heures supplémentaires

Au nom du pouvoir d’achat, on a vu réapparaître la tentation paradoxale de défiscaliser les heures supplémentaires alors que la décision d’y renoncer avait valeur pédagogique, même si elle était naturellement impopulaire pour ceux qui en bénéficiaient. Il vaudrait mieux avoir le courage de s’attaquer à l’ouverture à la concurrence de certaines professions réglementées. Cela aurait le mérite de créer de l’emploi, de proposer de nouveaux services au meilleur prix, et donc d’améliorer le pouvoir d’achat. Au moment où le débat sur la rente et les inégalités s’amplifie au travers d’ouvrages argumentés ou de rapports de l’Inspection générale des finances demeurés confi­dentiels (combien de temps ?), on ne peut qu’espérer que le gouvernement ne cédera pas à la facilité.

L’improbable « Yalta » de la formation professionnelle ?

La grande conférence sociale de juin dernier a permis de dégager des objectifs communs de court terme sur la formation de 30 000 demandeurs d’emploi d’ici à la fin de l’année (100 000 d’ici à fin 2014) vers des métiers en tension, et d’ouvrir une négociation plus structurelle à l’échéance de fin 2013. On veut croire à « cette assurance formation » enfin lisible, convenablement financée, appuyée sur un compte personnel universel et aisément mobilisable tout au long de la vie, avec des abondements équitables en faveur des plus vulnérables. Mais là comme ailleurs (on pense aux retraites ou à l’assurance chômage), il faut surmonter tant de complexité, d’opacité, d’imbrications, de centralisme, de situations acquises qu’il est permis de douter. Sauf si, et c’est encore possible, las des usines à gaz, quelques acteurs syndicaux et patronaux et quelques élus régionaux acceptent une remise en question radicale. Les signes de reprise, les besoins de qualification dans les métiers traditionnels et dans de nouvelles filières, tout cela pourrait créer un déclic favorable. C’est, là encore, une question de cohérence si, comme on se plaît à l’affirmer, la formation est un levier de compétitivité et de croissance, et donc d’emploi.

Auteur

  • Catherine Barbaroux