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Le journal des RH

Télétravail contre flex office

Le journal des RH | L’accord du mois | publié le : 01.09.2013 | Mariette Kammerer

L’accord Bouygues Telecom promeut le télétravail mais instaure les bureaux partagés.

À partir de septembre, les salariés de Bouygues Telecom pourront télé­travailler deux jours par semaine. L’accord sur le télétravail conclu fin mai a été signé par les trois syndicats repré­sentatifs (CFDT, CFTC et FO). « Au départ, la direction était réticente sur le sujet, rappelle Nicolas Faber, délégué CFTC. Les essais réalisés en 2011 sur une population restreinte l’ont convaincue de l’intérêt de la démarche. » Mais, est-il précisé en préambule du texte, le télé­travail ne sera mis en place qu’après instauration du flex office, les bureaux partagés, dans chaque service. « Nous sommes contre le flex office, mais ce sujet n’était pas ouvert à la négociation ; la direction l’aurait mis en place de toute façon », précise Azzam Ahdab, délégué CFDT. Ne pas signer l’accord n’y aurait donc rien changé. Pour Yves Lasfargue, expert en télétravail au cabinet Obergo, « détériorer les conditions de travail avec le flex office est une manière de pousser les gens vers le télétravail ».

Derrière ces nouveaux modes d’organisation, il y a la volonté d’une « gestion immobilière dynamique et optimale ». « La direction souhaite réduire sa surface de bureaux », ajoute le délégué CFDT. Parmi les points débattus en négociation, la participation aux frais, plutôt modeste – 10 euros par mois sur l’abonnement Bbox – et les horaires de connexion, qui restent assez larges. « L’accord aurait pu prévoir un droit à la déconnexion, disposition protectrice inscrite dans les accords Thales et Areva », note Yves Lasfargue. Autre point discutable : un des critères d’éligibilité est la performance du collaborateur, « comme si le télétravail était une récompense réservée aux bons éléments, ajoute l’expert. On sent que les dirigeants ne croient pas vraiment dans ce mode d’organisation du travail ». La direction n’a pas souhaité commenter.

Auteur

  • Mariette Kammerer