Xavier de Lauzanne nous sert, dans Enfants valises, un docu sensible sur l’année d’arrivée en France d’adolescents migrants et leur intégration par l’école.
Deux mois après son arrivée en France, Dalel, 15 ans, ne cache pas sa détresse. Quelques minutes face à la caméra et la jeune Algérienne craque. « C’est pas facile de vivre ici. Mais dans la vie, tout n’est pas facile. Faut se battre. C’est mon cas », lâche-t-elle dans un français hésitant, au milieu du studio qu’elle partage avec sa mère et ses sœurs. S’ils accueillent aussi dans l’intimité de leur nouveau domicile la caméra de Xavier de lauzanne, thierno, 15 ans, né en France mais grandi en Guinée sur décision de son père qui vient de changer d’avis, et l’Ivoirien Aboubacar, 16 ans, qui désapprend la guerre, accueilli par son frère, semblent sans émotion. « Évanescents, insaisissables », note le réalisateur, comme la plupart des « enfants valises » qui subissent les décisions prises par les adultes : « Ils souffrent d’une remise en cause permanente. »
Leurs doutes et leurs contradictions, xavier de Lauzanne finit, pourtant, par nous les faire toucher du doigt, en filmant leur quotidien dans une des classes dédiées à l’accueil des mineurs étrangers, qui leur proposent nne scolarisation adaptée avant d’intégrer le cursus général. De l’apprentissage du français aux stages en entreprise, on en voit certains commencer à se projeter dans l’avenir, d’autres se recroqueviller sur eux-mêmes. « Ceux dont l’environnement familial est le plus sécurisant s’en sortent mieux », constate le réalisateur. Comme Dalel, retrouvée des années après, qui poursuit des études postbac. A. F.
Enfants valises (1 h 26), de Xavier de Lauzanne. Sortie le 11 septembre.
