Deux émetteurs de titres sont déjà passés au ticket numérique. Les leaders historiques s’y préparent.
Coup d’accélérateur pour la dématérialisation des titres-restaurants. Évoquée depuis des années mais jamais mise en œuvre, la fin du « tout papier » pointe à l’horizon, probablement pour le début de 2014. La mesure a beau figurer en bonne place dans le pack de simplifications administratives annoncées mi-juillet par Jean-Marc Ayrault, elle ne doit rien à la volonté gouvernementale. Ni à l’empressement des quatre émetteurs historiques – Edenred, Chèque Déjeuner, Sodexo et Natixis –, qui se partagent ce marché lucratif de 3,5 millions de clients. Deux trouble-fête sont, en fait, à l’origine du déclenchement de la révolution numérique : Resto Flash et Moneo Resto. Des solutions commercialisées depuis quelques mois qui offrent une alternative aux titres papier, la première via le smartphone, la seconde avec une carte à puce.
Du côté du « club des quatre », on ne reste pas inactif. Début 2012, les leaders ont créé une société commune, Conecs, chargée de développer une plate-forme technologique mutualisée. Cet été, ils ont aussi intégré le GIE Carte bancaire. Mais pas question de se lancer tant que la réglementation n’est pas modifiée. « Nous sommes nous aussi favorables à la dématérialisation. Mais dans le respect des textes. Or la législation ne reconnaît pour l’instant que le titre-restaurant papier », assure Vincent Toche, président de Conecs. « On n’aurait jamais pris le risque de rentrer sur ce marché dans l’illégalité. Notre carte colle à la réglementation », répond Serge Ragozin, DG de Moneo Payment Solutions.
Fruit de plusieurs mois de concertation, un projet de décret est dans les tuyaux. Il devrait offrir la « sécabilité » jusqu’à deux titres-restaurants par repas. En clair, le salarié pourra payer sa note au centime près, sans dépenser la totalité du montant affiché sur son chèque. Avec la dématérialisation, les entreprises devraient, elles, voir diminuer les tâches administratives. Quant aux restaurateurs et commerçants, ils bénéficieront de commissions plus faibles et de remboursements plus rapides.