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La France travaille moins que l’Europe

Actu | L’éco du mois | publié le : 01.09.2013 | Alain Roux

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(en nombre d’heures)

Crédit photo Alain Roux

En France, en 2011, les salariés à temps complet travaillent habituellement (voir définition ci-contre) 39,5 heures par semaine, indique une étude de la Dares. En queue de peloton de l’Union européenne à 27, le pays se place au 21e rang, devant l’Italie (38,8 heures) mais derrière l’Allemagne (40,7 heures) et le Royaume-Uni (42,2 heures), pour une moyenne européenne qui s’établit à 40,4 heures (sources de la Dares : Labour force survey/Eurostat). La durée française du travail entraînerait-elle un « désavantage comparatif » en matière de coût du travail par rapport aux pays européens qui travaillent le plus ? Non, répond l’économiste Kristina Maslauskaite dans une étude intitulée Concurrence sociale dans l’UE : mythes et réalités, publiée par le think tank Notre Europe – Institut Jacques Delors. « L’Irlande, l’un des pays les plus concurrentiels en matière de coûts salariaux, a le temps de travail effectif le plus court après le Danemark », rapporte-t-elle (respectivement 38,4 et 37,7 heures de durée habituelle hebdomadaire en 2011, selon LFS/Eurostat).

Une conclusion contraire à celle de COE-Rexecode, qui avait fustigé les 35 heures en publiant, en janvier 2012, une étude pointant un écart important entre la France et l’Allemagne en matière de « durée annuelle effective du travail » : 1 679 heures dans l’Hexagone pour les salariés à temps complet en 2010, contre 1 904 outre-Rhin. L’organisme préférait considérer des données annuelles pour mieux prendre en compte le poids relatif des congés. Mais la Dares estime qu’« en comparaison internationale la durée habituelle hebdomadaire est une mesure du temps de travail plus fiable que la durée annuelle effective », en raison des différentes méthodes de collecte des données entre les pays. Par ailleurs, le cumul des salariés à temps partiel et à temps complet permet à la France de rivaliser avec l’Allemagne en termes de « durée effective annuelle » : ainsi, une étude du Groupe Alpha de 2012 comptabilisait-elle 1 439 heures travaillées en 2010 dans l’Hexagone, contre 1 408 heures outre-Rhin.

Année noire pour l’emploi en 2012

Après une progression de l’emploi (+ 26 000 postes) au premier semestre 2012, la situation sur le marché du travail s’est fortement dégradée (– 76 000) au second semestre. Cette contraction s’explique en grande partie par la perte de 61 000 postes d’intérimaires. Hors intérim, l’emploi s’est également érodé dans l’industrie (– 31 000) et la construction (– 14 000) mais a légèrement augmenté dans le tertiaire (+ 13 000). Finalement, en 2012, plus de 50 000 emplois ont été détruits, contre 83 000 postes créés en 2011.

En fin d’année, le taux de chômage a atteint 10,5 % pour l’ensemble de la France. Il est de 10,1 % en métropole, en hausse de 0,8 point en un an. Pour la première fois depuis 1975, celui des hommes a dépassé les 10 % et celui des jeunes de moins de 25 ans les 25 %. En revanche, avec la hausse du nombre d’entrées au chômage depuis la mi-2011, la part des chômeurs de longue durée a diminué pour s’établir à 40,6 %, soit 1,4 point de moins qu’un an auparavant.

En 2012, la population active a crû de 224 000 personnes, portée par l’accélération de la présence des seniors sur le marché du travail dans un contexte démographique tendant à faire baisser le nombre d’actifs. Le taux d’activité des 55-64 ans a augmenté de 3,7 points au cours de l’année et, fin 2012, près d’une personne sur deux dans cette tranche d’âge est active, selon la Dares.

Auteur

  • Alain Roux