Certes, Brigitte, l’hôtesse d’accueil, a eu mal au crâne sitôt qu’elle a retrouvé son poste, après trois jours passés à la campagne « à cueillir des champignons ». Mais l’entreprise Chauffinor, mise en scène au théâtre parisien Tristan-Bernard par la troupe créée par l’humoriste Pierre Palmade, n’a rien d’anxiogène. Oubliée, la crise ! C’est la comédie humaine en costume-cravate qui est ici donnée à voir. Chez Chauffinor, comme dans nombre de sociétés, on se croise sans se voir ou en se reluquant jusqu’à plus soif, on se déteste, on intrigue. Il arrive même qu’on se batte.

« On va au bureau comme on va à l’école ! » clame le pitch, un peu réducteur. Car cette comédie à sketchs évite les trop grosses ficelles. De l’accueil à l’ascenseur, des bureaux à la cantine, on suit les aventures de la dircom donneuse de leçons, du stagiaire gaffeur à l’éternel sourire, des secrétaires toujours enamourées, du DRH qui a peur de son ombre… Textes drôles et mise en scène efficace : l’Entreprise touche juste, avec quelques moments de franche rigolade. Comme la séance antistress, qui tourne en ridicule les méthodes d’animation de groupes, ou l’entretien d’évaluation virant à l’empoignade puis au licenciement. Mais ne tardons plus, comme dit le boss, « autrement, y’aura la queue à la cantine ».

L’Entreprise (1 h 30) de et par La Troupe à Palmade. Jusqu’au 27 juillet au théâtre Tristan-Bernard, Paris VIII^e.