Je suis frappé par l’extrême pessimisme des Français. Le Commissariat contribuera à appréhender l’avenir. » Après avoir siégé au Conseil d’analyse économique en tant que président délégué puis créé et dirigé le think tank économique européen Bruegel, Jean Pisani-Ferry, 62 ans, a pris ses fonctions de commissaire général à la stratégie et à la prospective le 1^er mai. Ce brillant économiste a été nommé à la tête de cette nouvelle instance, dont la création avait été évoquée lors de la conférence sociale de 2012, en Conseil des ministres fin avril. « Le Premier ministre a eu la volonté de faire venir un homme au parcours européen et issu du monde du débat plutôt que de l’administration », estime-t-il. Le nouveau commissariat, qui se substitue au Centre d’analyse stratégique, est chargé d’éclairer le gouvernement sur les orientations économiques, sociales, culturelles et environnementales à moyen et long terme. Après la suppression du Conseil d’analyse de la société et du Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale, il reprendra les travaux relatifs aux revenus et aux inégalités. À côté de cette mission de conseil aux pouvoirs publics, ce centre d’expertise vise à renouer le dialogue avec les acteurs de la société civile. « Cette structure répond à une volonté de développer la concertation avec les partenaires sociaux. On sous-estime la force des idées pour faire avancer les politiques publiques. » Ce laboratoire d’idées, aux airs de Commissariat général du Plan, instance supprimée en 2005, sera opérationnel à la rentrée.

Commissaire général à la stratégie et à la prospective.