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Idées

Comment diminuer les dépenses publiques ?

Idées | Bloc-notes | publié le : 04.05.2013 | Rose-Marie Van Lerberghe

LA GRANDE MISÈRE DES SERVICES PUBLICS

Les mauvaises nouvelles s’accumulent : après les annonces sur la croissance en berne, les chiffres concernant la consommation viennent confirmer que les Français sont vraiment touchés par la crise et sans doute durablement. Dans ce contexte, l’objectif de réduction des déficits passe inévitablement par la diminution des dépenses publiques. Or, dans presque tous les services, on déplore le manque d’effectifs et de moyens. C’est vrai à l’hôpital, dans la justice, l’Éducation nationale, la police, les services sociaux… Alors comment ce sentiment partagé par des fonctionnaires dont la sincérité est peu contestable se concilie-t-il avec le fait non moins contestable que notre pays a le niveau de dépenses publiques le plus élevé des pays développés après le Danemark ? Et surtout comment remédier à cette situation de pénurie ressentie et de découragement ?

DES MISSIONS À REVOIR

Notre pays a une fâcheuse tendance à ajouter de nouvelles missions sans pour autant remettre en question les missions traditionnelles des services publics. Les récentes évolutions concernant la garde à vue, le contrôle de la détention ou encore la prévention de la récidive ont considérablement accru la charge des magistrats. Dans le même temps, les textes anciens prévoyant la présence d’un magistrat dans toutes sortes d’organismes telles les commissions de remembrement sont chronophages, de même que des contentieux de masse comme les infractions au Code de la route continuent de surcharger la justice. Les entreprises se sont recentrées sur leur cœur de métier. Une réflexion sur les missions essentielles et les priorités des services publics apparaît nécessaire. La RGPP a semblé trop technocratique, mais on ne voit guère pour l’instant de résultats de la méthode plus participative prônée par le ministère de la Réforme de l’État.

REPENSER LA DÉCENTRALISATION

La décentralisation aurait dû corriger notre jacobinisme administratif. Dans les faits, notre passion pour l’égalité constitue un puissant frein à l’adaptation aux contextes locaux. Surtout, la décentralisation a abouti à un enchevêtrement de responsabilités. La conséquence est que beaucoup de « temps fonctionnaire » est consommé par la nécessité de se coordonner, quand ce n’est pas de défendre son territoire. Un bon exemple est – hélas – donné avec la formation des chômeurs, où Pôle emploi et les régions se renvoient la balle, ce qui n’est pas sans conséquence sur le trop faible taux de chômeurs bénéficiaires d’une formation. Alors que les deux parties devraient partager le même objectif, les règles de fonctionnement de chacune rendent difficile la collaboration. Sans même envisager une remise en cause du fameux mille-feuille administratif auquel nos élus sont attachés, une répartition plus claire et plus globale des responsabilités apparaît indispensable. Le sort réservé au projet de loi de Mme Lebranchu ne constitue pas un bon signal sur ce sujet.

Auteur

  • Rose-Marie Van Lerberghe