Elle aurait pu rêver fin de carrière plus tranquille. Raté. À 65 ans, Marie-Françoise Leflon hérite d’une fonction ô combien exposée, celle de secrétaire générale de la CFE-CGC. Un cadeau empoisonné pour l’ex-négociatrice de l’accord interprofessionnel du 11 janvier, qui se voyait plutôt rempiler en qualité de Madame Emploi. En bonne soldate, la déléguée syndicale de HSBC s’est rangée aux desiderata de sa fédération, celle des Banques, qui, dans les tractations d’avant-congrès, a imposé son nom à la nouvelle présidente, Carole Couvert. Un pari. Les deux femmes vont devoir faire la preuve de leur capacité à travailler ensemble, elles qui n’ont jamais manifesté la moindre proximité.

La tâche s’annonce rude pour la nouvelle numéro deux, dont la mission principale consiste à remettre en état de marche la centrale, meurtrie par une sanglante guerre des clans entre ses deux anciens leaders. Pas gagné d’avance. Car la confédération sort de sa grand-messe aussi divisée qu’à son entrée, avec une équipe de direction monocolore dont sont exclues les puissantes fédérations de la Métallurgie et de la Chimie. L’exécutif y gagne en unité, pas en compétences, les deux structures étant de traditionnelles fournisseuses d’experts. Huit des neuf secrétaires nationaux sont ainsi novices, alors que se profile la négociation cruciale sur l’assurance chômage. Un dossier sur lequel Marie-Françoise Leflon, par ailleurs présidente de l’Apec depuis bientôt deux ans, pourrait avoir son mot à dire.

Secrétaire générale de la CFE-CGC.