Après avoir été le Monsieur Europe de l’Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie et le président du groupe des employeurs au Conseil économique, social et environnemental, Henri Malosse prendra la tête, le 13 avril, du Comité économique et social européen (Cese). Un organisme méconnu créé en 1957 par Jean Monnet, son père spirituel. Seul Français à présider une institution européenne, ce Corse de 58 ans compte faire du Cese « le poil à gratter de l’Union, celui qui parle au nom des citoyens. » Son côté iconoclaste risque d’en faire tousser plus d’un. « L’Europe, ça n’est pas seulement l’austérité, le poids des lobbys et une réglementation tatillonne. Ce sont aussi des droits. Les citoyens sont les grands oubliés de la construction européenne », estime ce polyglotte qui parle allemand, anglais, polonais et russe.

Bien décidé à faire éclater « la bulle » qu’est devenue Bruxelles, il entend se démarquer de son prédécesseur, l’ancien agriculteur suédois Staffan Nilsson, qui s’était surtout occupé d’environnement. Henri Malosse veut remettre le social au cœur des saisines du Cese – dont 250 obligatoires sur des textes parlementaires. Ancien fondateur d’une société de conseil en infrastructures, il compte centrer son mandat sur l’emploi et la réindustrialisation. Une analyse d’impact de la fameuse directive Bolkestein sur la libéralisation des services va être lancée et le Cese devrait également rendre un avis sur la cohérence des politiques européennes. Mais les deux années et demie – la durée de sa présidence – dont il dispose pour faire bouger l’institution risquent d’être bien courtes…

HENRI MALOSSE

Président du Comité économique et social européen.