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Petites et grandes manœuvres dans l’économie sociale

Actu | Veille | publié le : 02.04.2013 | Stéphane Béchaux

Le Syneas planche avec l’Usgeres sur un projet de mariage ultraconfidentiel. Un plan perturbé par des difficultés internes.

Il y a des jours, comme ça, où rien ne se déroule comme prévu. Pour Stéphane Racz, directeur général du Syneas, le Syndicat des employeurs associatifs de l’action sociale et médico-sociale, le mercredi 20 février en fait assurément partie. Ce jour-là, l’organisation patronale, qui fédère 2 450 associations employant plus de 200 000 salariés, tient son conseil d’administration. Au programme, un projet top secret de Pacs avec l’Usgeres, l’Union de syndicats et groupements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale. Ensemble, les deux entités ambitionnent de créer l’Upes, l’Union patronale de l’économie sociale. La structure, qui aimerait s’ouvrir à d’autres employeurs comme la Croix rouge française ou la Fegapei, couvrirait plus d’un million de salariés. De quoi prétendre intégrer le club très fermé des organisations représentatives au niveau interprofessionnel. Et peser dans l’élaboration de la loi sur l’économie sociale et solidaire que prépare le ministre délégué Benoît Hamon.

Des échéances rapprochées qui impliquent un feu vert rapide des instances des deux partenaires. Sauf que le calendrier prend du retard : le 20 février, les administrateurs du Syneas refusent d’entériner dans l’urgence le projet, inconnu des adhérents et susceptible de mettre en péril Unifed, l’union patronale de branche à laquelle le syndicat adhère. Lors de la réunion, les représentants territoriaux obtiennent que le dossier soit présenté, début avril, à l’ensemble des délégués régionaux réunis en séminaire à Toulouse. Ce qui repousse, au mieux, la décision finale au conseil d’administration du 22 avril. De quoi inquiéter l’Usgeres, qui rêve d’officialiser la naissance de l’Upes en juin, lors de son assemblée générale.

Ce même 20 février, un autre fâcheux événement vient perturber les plans du DG. Alertés par des salariés en détresse, deux inspecteurs du travail sonnent à la porte pour enquêter sur les conditions de travail. « Ça fait partie de la vie de toute organisation d’avoir des visites de contrôle de l’administration », minimise Stéphane Racz. Sauf que les deux agents passent sur place pas moins de quatre jours à interroger non seulement les collaborateurs mais aussi la directrice du pôle « relations sociales », Dorothée Bedok. Puis promettent de revenir pour rencontrer le directeur général et le président du conseil d’administration, Philippe Launay, par ailleurs président de l’association Sauvegarde de l’enfance Loire-Atlantique.

Selon plusieurs sources, les témoignages recueillis auprès de la trentaine de salariés feraient ressortir deux types de dysfonctionnements. Une très mauvaise répartition de la charge de travail, d’abord. Autrefois réunis en un seul service, les juristes exercent depuis fin 2011 dans deux entités. Les uns, chargés de répondre aux questions juridiques des adhérents, croulent sous les dossiers quand les autres se tournent les pouces depuis l’échec de la renégociation de la convention collective. Un déséquilibre à l’œuvre, aussi, dans les autres entités, avec un pôle « vie régionale » sous-doté et un service communication pléthorique. Seconde type de problème, des pratiques managériales déstabilisantes et stressantes imputées à deux dirigeants, susceptibles d’avoir des suites pénales. Des menaces qui pourraient compliquer le projet de Pacs. Et tombent très mal dans un syndicat qui, en plus de représenter des associations telles que l’Armée du salut, entend porter haut les couleurs de l’économie sociale.

Auteur

  • Stéphane Béchaux