Face à la maladie d’un salarié, l’entreprise s’avère très démunie.
Le cancer ne fait pas franchement partie des maladies orphelines. Et pourtant, les entreprises s’avèrent encore très démunies lorsqu’un de leurs salariés y est confronté. « Le sujet est passé sous silence car tout le monde est très mal à l’aise. Aussi bien le malade que ses collègues et son manager », observe Stéphanie Galvan, du cabinet Ariane Conseil, en mission à la SNCF pour une opération de sensibilisation aux maladies invalidantes. « Chaque jour, 1 000 Français, dont 400 en situation de travail, apprennent qu’ils souffrent d’un cancer. Or les entreprises ne sont pas préparées à gérer ce type de situations », confirme la cofondatrice de
Cette association, créée en juillet dernier et présidée par le P-DG d’Altran, Philippe Salle, propose aux entreprises de les aider à mettre en place des politiques de maintien dans l’emploi pour leurs collaborateurs malades. En promettant que la charte d’engagement qu’elles signeront ne constitue pas un énième outil de marketing RH. « Nous voulons agir, pas en rester aux déclarations incantatoires », jure Anne-Sophie Tuszynski.
Sur ce créneau intervient une autre structure à but non lucratif, Entreprise et Cancer. Lancée voilà un an avec le soutien du groupe de protection sociale Apicil, elle poursuit un triple objectif : sensibiliser, former et accompagner. « Aujourd’hui, le cancer se “chronicise”, il donne lieu à des allers-retours entre travail et soins qui nécessitent d’avoir une approche systémique », souligne Nathalie Vallet-Renart, codirigeante de l’association. Un chantier immense. Car les services de santé au travail restent pour l’heure les seuls acteurs véritablement à l’œuvre. Très loin devant l’Agefiph, à même d’intervenir pour peu que le salarié malade fasse reconnaître son statut de travailleur handicapé. Une possibilité ouverte par la loi de 2005 mais très largement ignorée dans les bureaux.