Quel est le point commun entre un plan de restructuration, le déploiement d’une norme ou la construction d’un plan d’actions pour regagner des parts de marché ? Tous sont des projets multidimensionnels. Pour apprendre à ses étudiants à appréhender ces problématiques globales, l’École supérieure de commerce de La Rochelle mise sur l’action learning, une méthode de management venue d’outre-Atlantique. « Nous voulons former des gens capables de peser les conséquences de leurs décisions, explique Jean-Michel Cramier, le directeur des relations entreprises et de la formation continue. Mais l’environnement étant de plus en plus compliqué, l’homme ou la femme providentiel apte à résoudre ces problématiques n’existe plus. » Pour l’enseignant, il s’agit de développer chez ses étudiants la capacité « à s’enrichir des compétences des autres, à collaborer ».

Depuis février, les étudiants du master en management des activités touristiques sont plongés dans cette approche du travail collaboratif. Par sessions de trente minutes, ils apprennent à résoudre des cas d’école simplement en se posant des questions les uns aux autres, en identifiant collectivement des solutions et en bâtissant un plan d’actions. Un coach encadre les échanges pour éviter aux participants de tomber dans l’affirmation directe. « Le “je pense que” est banni. Les étudiants se rendent compte qu’ils ne savent plus poser de questions. Ils sont coincés dans la posture de l’affirmation, explique l’enseignant. L’action learning leur permet de développer des soft skills comme l’écoute, la prise de parole en public, la capacité à donner de la valeur à l’autre. » Autant de compétences émotionnelles qui manquent souvent cruellement dans l’entreprise.