La généralisation du surfing a fait naître deux catégories de candidats sur Internet : les chercheurs d'emploi actifs, qui répondent aux annonces diffusées sur les sites spécialisés, et les passifs, auteurs de ces innombrables pages « perso » et laïus alimentant les forums de discussion. Des candidats potentiels seulement, mais qui intéressent aussi les entreprises, à l'affût de profils pointus et de compétences techniques aiguisées.

Du coup, les spécialistes du recrutement se mettent à proposer des missions d'un nouveau type, orientées exclusivement vers le réseau des réseaux. « Pour identifier les profils disséminés sur la Toile, nous avons créé Web Dragon, un service très proche d'une démarche de chasse, même si nous n'allons pas jusqu'à l'évaluation des candidats », explique Bruno Incrociati, responsable de cette offre au sein de TMP Worldwide, le géant de la communication en recrutement. Lancé en janvier en France – et depuis deux ans aux États-Unis –, Web Dragon privilégie trois pistes : les CVthèques, les news groups et les pages personnelles. « Nous programmons des agents intelligents en paramétrant des mots clés en fonction des profils de poste définis par l'entreprise : formation, expérience, compétences techniques… », précise Bruno Incrociati. Cinq personnes, à la fois spécialistes des ressources humaines et passionnées d'Internet, se chargent de la recherche et de la qualification des dossiers. Coût d'une mission pour un mois : 12 000 francs hors taxes.

Web Dragon compte aujourd'hui quelque 70 clients, à la recherche de profils high-tech, finance ou marketing – les trois grandes populations privilégiées de la Toile. Hewlett-Packard, General Electric Medical Systems et Alcatel Space ont, entre autres, déjà recouru à la formule. « Le retour varie selon le type et le niveau de précision des profils, mais nous repérons au minimum une quinzaine de dossiers par mission », ajoute le responsable du service.