président du directoire de Brime Technologies (1 000 salariés, 500 millions de francs de chiffre d'affaires).
Pour récompenser les efforts de nos collaborateurs, nous avons préféré jouer les stock-options plutôt que les avantages en nature. D'ailleurs, chez nous, même les managers ne possèdent pas de voiture de fonction. En revanche, 85 % des salariés ont bénéficié de notre premier plan d'actions. Et nous sommes en train de préparer un second plan afin d'élargir le nombre de détenteurs de stock-options. Ce mode de rémunération est financièrement beaucoup plus intéressant et moins lourd à gérer qu'une flotte de véhicules. En outre, nos commerciaux y sont très sensibles, car ils ont compris qu'ils pouvaient gagner gros. Nos consultants sont, en revanche, moins enthousiastes. Dans l'ensemble, ils préféreraient non pas un avantage en nature, mais une prime à utiliser immédiatement et qui les lierait moins à l'entreprise. Mais ce genre de frein va sauter le jour où les salariés pourront enfin lever leurs options. À ce moment-là, mêmes les plus sceptiques verront vite l'intérêt de ce type de rémunération.
P-DG du cabinet-conseil en ressources humaines Aster.
Les avantages en nature et les stock-options sont des modes de rémunération plus complémentaires que concurrents. Même si la mode est clairement à l'octroi d'options. Pour les entreprises, ce dispositif est alléchant car c'est la Bourse et non leur trésorerie qui finance le bonus empoché par le salarié. En outre, c'est un outil de fidélisation efficace, puisque leurs titulaires ont fiscalement intérêt à ne les lever qu'au bout de cinq ans (au-delà de ce délai, le taux d'imposition passe de 54 % à 40 %, NDLR). Dans l'esprit d'un grand nombre de salariés, même si elles constituent un pari sur l'avenir, les stock-options sont considérées comme un moyen d'amasser beaucoup d'argent en peu de temps. Ce sont surtout les jeunes qui en sont les plus friands. Ce qui n'empêche pas les avantages en nature d'être encore appréciés. C'est le cas de la voiture de fonction, surtout si le salarié peut l'utiliser à titre privé. Il n'a pas à attendre cinq ans pour en profiter ! Et, pour l'employeur, une voiture de fonction reviendra toujours moins cher que son équivalent en primes ou en salaires.
