Les gestionnaires des régimes de retraite complémentaire ont prévu de se retrouver les 6 et 14 février pour avancer dans la négociation d’un accord pour sauver l’Agirc et l’Arrco. Pas le choix. En se calant sur les perspectives de croissance de la Commission européenne, les représentants du patronat et des syndicats ont calculé que l’Agirc aura épuisé ses réserves financières en 2017 et l’Arrco en 2019. Objectif, trouver entre 6 et 10 milliards d’euros d’ici à 2017 pour reconstituer un niveau de réserve suffisant. Mais si le constat chiffré est simple, la recherche des solutions est plus délicate. Les syndicats plaident pour une hausse des cotisations et un partage équilibré de l’effort entre entreprises, actifs et retraités. Entre les 20 milliards d’euros de crédit d’impôt compétitivité, le transfert annoncé des 5,4 % de cotisations patronales de la branche famille ou le rééquilibrage des efforts entre patronat, salariés et retraités, des marges de manœuvre existent pour accroître les ressources des régimes, jugent les syndicats.

Jean-François Pilliard, le chef de file de la délégation patronale, estime que « l’effort essentiel doit porter sur les prestations ». Autrement dit, pas d’augmentation des cotisations mais une désindexation des pensions sur cinq ans à partir du 1^er avril 2013 qui ferait économiser 4 milliards d’euros ; mais « équivaut à un quasi-gel des pensions », dénonce Danièle Karniewicz (CFE-CGC). Ou encore, une baisse des taux de réversion à 56 % à 60 ans au 1^er janvier 2014, complétée par une proratisation des droits en fonction de la durée du mariage. Ce qui permettrait un gain de quelque 400 millions d’euros. Le patronat propose aussi d’engager des négociations avec l’Unedic pour compléter le financement des droits à retraite des chômeurs (aujourd’hui financés à 70 %). Pour amener le gouvernement à repousser de nouveau l’âge de la retraite, le patronat propose d’instaurer un abattement sur les retraites des régimes complémentaires prises avant l’âge légal du taux plein.