On vit une drôle de situation, lâche Guy Olharan, se crétaire CGT du comité d’entreprise de Virgin Megastore. On continue de travailler et, dans les magasins, les clients imaginent que l’on brade tout avant de mettre la clé sous la porte, alors que nous venons d’obtenir un sursis de quatre mois renouvelables du tribunal de commerce. » La filiale française du groupe fondé par Richard Branson est en redressement judiciaire jusqu’au 21 mai prochain. Le temps de trouver toutes les solutions possibles pour sauver l’enseigne. Un semblant de répit pour les quelque 1 000 salariés, douchés par les mauvaises nouvelles. Walter Butler et son fonds d’investissement, actionnaire majoritaire de Virgin, ont d’abord révélé des dettes abyssales (22 millions d’euros) avant d’annoncer un dépôt de bilan le 9 janvier dernier. L’ancien journaliste, arrivé dans le commerce par hasard « et plus encore dans le syndicalisme », aura écumé les plateaux télé, de I-Télé au Grand Journal de Canal Plus, pour porter la voix des Virgin. « On ne veut qu’une chose, maintenir les emplois et les 26 magasins qui ont tous leur légitimité. » Pour le moment, deux noms de repreneurs circulent. L’enseigne Cultura et Patrick Zelnik, fondateur, du label de musique Virgin et à l’origine du Megastore des Champs-Élysées. Porté par les salariés, le syndicaliste sait une chose : « Les fonds d’investissement ne sont pas attendus de bon cœur. Nous voulons maintenant des professionnels du commerce qui sauront faire de vrais choix stratégiques pour l’entreprise. » Le 21 mars, un premier bilan sera fait par l’administrateur judiciaire chargé de redresser Virgin.
Délégué syndical central CGT de Virgin.
