La revue plaide en faveur d’une adaptation de notre démocratie afin de donner davantage la parole aux générations futures, systématiquement pénalisées par l’actuel mode de représentation. « L’idée d’une responsabilité s’étendant jusqu’à l’avenir lointain ne trouve pas de sens dans une pensée qui place au centre la liberté des individus », note le philosophe Jean Caron. Il faut malgré tout trouver le moyen de donner des « droits » spécifiques aux générations futures. Sur ce thème, Dominique Bourg développe la problématique écologique, tandis que Jean-Charles Hourcade, directeur de recherche au CNRS, revient sur l’échec de la taxe carbone comme illustration du rapport peu favorable aux générations à venir. Un dossier très complet. Projet, octobre 2012, n° 330.

Jean-Michel Huet, directeur associé du cabinet BearingPoint, se penche sur les 4 milliards de personnes pauvres de la planète. Ces individus vivant avec moins de 7 dollars par jour représentent un énorme marché, pour peu que les entreprises sachent leur proposer des produits à bas coûts. L’auteur examine trois modèles susceptibles de profiter de cet effet de masse : le modèle direct de solvabilité, qui consiste à proposer des formes de paiement de services adaptées à des populations pauvres, le modèle d’innovation, qui repose sur l’expérimentation et enfin le partenariat public-privé, qui associe les entreprises aux États pour enclencher un cercle vertueux. Un sujet crucial.

Futuribles, décembre 2012, n° 391.

Olivier Mongin s’inquiète de la croissance des inégalités au sein des pays émergents et en appelle au développement plus rapide d’une vraie classe moyenne dans ces économies. Le grand absent à son avis : l’État social, qui a joué un rôle crucial dans la constitution de la classe moyenne dans les pays développés. L’économiste François Meunier revient sur « les multiples facettes du pacte de compétitivité ». Il rappelle que « baisser la fiscalité sur les salaires est un choc bienvenu mais aux effets passagers » ; et aussi que l’Allemagne a des cotisations sociales décroissantes selon le niveau de salaire.

Esprit, décembre 2012, n° 390.

À signaler dans ce numéro l’article de Marcel Pochard, le conseiller d’État qui présida la com mission sur la condition en seignante en 2008. « Deux grands chantiers paraissent devoir être conduits : celui du rôle à reconnaître aux établissements scolaires et aux écoles, et celui de l’évaluation des résultats obtenus. » Selon lui, il faudrait se reposer la question du recrutement des enseignants, revoir la conception des obligations de service et accepter que les primes jouent un rôle plus important dans la rémunération. Plus que les idées de réforme, c’est la méthode qui manque, juge le haut fonctionnaire qui attend un sursaut du corps social de l’éducation.

Études, décembre 2012.