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Le journal des ressources humaines

Le diagnostic social attendra encore

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 03.12.2012 | E. B.

La négociation sur l’emploi peut-elle développer le marché du diagnostic social ? Pas sûr, disent les experts…

La négociation sociale en entreprise est-elle à la veille d’une révolution ? Entre assouplissement du CDI, élargissement des contrats de chantier et accord compétitivité-emploi, la négociation interprofes sionnelle sur la sécurisation de l’emploi en cours pourrait donner du travail aux partenaires sociaux en entreprise. Et aux consultants !

« Le résultat de ces négociations a peu de chances d’influer sur mon activité de terrain, estime cependant François Introvigne, fondateur du cabinet Dialogique. Ce ne sont pas les négociateurs parisiens qui changent la donne. À l’inverse, il faudrait passer d’une logique de branche à une logique de territoire et rendre la négociation en entreprise incontournable. » Pour sa part, Gilles Karpman, du cabinet Idée Consultants, relève que les négociations en cours passent largement au-dessus de la tête de ses interlocuteurs en entreprise. « Mais ils ont tort. Car si une partie des propositions du Medef sur les licenciements économiques est adoptée, cela a engendrer des négociations au moins aussi compliquées que celles sur la RTT en 2000. » De son côté, Hervé Jégouzo, consultant en dialogue et relations sociales, rappelle que le dialogue social en entreprise n’est pas seulement lié aux négo ciations interprofessionnelles. « Les mentalités évoluent. Les délégués syndicaux se rendent compte que c’est avec leur patron qu’ils doivent négocier la pérennité de l’emploi. Tandis qu’un nombre croissant de chefs d’entreprise sont convaincus de la nécessité de trouver des relais auprès de leurs salariés pour faire face aux marchés en berne. »

Reste à savoir si cette prise de conscience peut dynamiser le marché de la médiation sociale, sur lequel les intervenants – dont beaucoup d’anciens syndicalistes – proposent diag nostic social ou aide à la négociation. « Pas tant que les syndicats ne peuvent intervenir dans les PME où il n’y a pas de syndiqués. Aujourd’hui, seules les grandes entreprises font appel à nos services », indique Robert Bonnand, ancien se crétaire général des métallos CFDT, actuellement chez Algoé Consultants. « Et à condition que les discours syndicaux collent aux réalités économiques. Les leaders syndicaux ont trop souvent le réflexe de séparer le social de l’économie », affirme Hervé Jégouzo. Ce dernier se dit pourtant optimiste à moyen terme. « Il existe des syndicalistes ouverts et des patrons qui comprennent l’intérêt de disposer d’un interlocuteur. »

Auteur

  • E. B.