Fini, les carrières tou tes tracées à la SNCF. Après les réorgani sations intervenues en 2010, nombre de cadres se sont retrouvés sans poste, avec parfois un sentiment d’échec et des difficultés pour se reclasser en interne. D’où la création de l’espace de déve loppement des cadres (EDC).

Dans ce lieu confidentiel, les volontaires sont accom pa gnés par d’anciens managers connaissant parfaitement les rouages et les métiers de l’en treprise. Ils bénéficient de modules de remobilisation : diagnostic de compétences, validation d’un projet en lien avec les besoins de l’entreprise, définition d’un programme de formation, recherche de missions en interne. Après deux semaines d’accompagnement, chacun part en formation ou est affecté à une mission temporaire au sein du groupe. « Ce sont de vraies missions, en situation de travail, leur permettant d’élargir leurs compétences et leur réseau pour les aider à retrouver un poste fixe au sein du groupe », indique Tanguy Huon de Kermadec, directeur de l’EDC.

En moyenne, l’accompagnement dure dix-huit mois. Depuis 2010, 213 cadres sont entrés dans le dispositif (dont une majorité de plus de 50 ans), 110 ont été repositionnés et 330 missions temporaires ont été réalisées. « Nous les aidons à retrouver une place dans l’entreprise, une motivation et un épanouissement professionnel », estime le directeur, qui prend pour exemple ce chef d’une équipe de contrôleurs devenu manager des « correspondants citoyenneté », qui accompagnent les personnes errant dans les gares.

Ce n’est pas l’avis de SUD Rail. « On apprend aux agents à écrire leur CV après trente ans de boîte ! On leur impose des missions. La SNCF ferait mieux de prévoir les reclassements en amont des suppressions de postes », estime Nathalie Bonnet, secrétaire fédérale.