Mais qu’est-ce qu’ils foutent ? » François Chérèque n’est pas le seul à avoir la moutarde qui lui monte au nez. À l’instar du leader de la CFDT, les syndicats n’en peuvent plus des valses-hésitations du patronat. François Hollande a pourtant été clair. Il compte sur « un compromis historique » dans la négociation sur la sécurisation de l’emploi qui doit théoriquement s’achever fin décembre. Las, après quatre réunions de cadrage, celle du 16 novembre a dévoilé les dissensions dans le cortège patronal, entre une CGPME qui craint de faire les frais des tractations du Medef et un Medef soucieux d’obtenir le maximum de souplesse en matière de licenciements économiques. Point de blocage : la taxation des contrats précaires. Trois embauches sur quatre se font en CDD et les syndicats espèrent bien renchérir leur coût pour les rendre dis suasifs. Or les PME en sont de grandes utilisatrices.

Pour ne pas froisser son par tenaire, Patrick Bernasco ni (le négociateur du Medef) a renvoyé la question à la renégociation de l’assurance chômage en 2013. De quoi fâcher les syndicats, qui ont déjà en travers de la gorge les propositions sur le contrat de travail intermittent, la réduction des délais de prescription devant les prud’hommes à un an et le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement injustifié. Plus que combiner flexibilité et protection des salariés, le texte patronal vise surtout à sécuriser les plans sociaux. Des pas en avant ont été faits pour étendre les procédures d’accompa gnement aux sous-traitants ou renforcer la formation des CDD. Mais, en cas de refus d’offre valable de reclassement, les indemnités chômage seraient diminuées. Et si le salarié l’accepte, il ne pourrait plus ester en justice. Alors qu’on le dit candidat à la succession de Laurence Parisot, Patrick Bernasconi va devoir adoucir le ton s’il veut rallier le maximum de signatures.