logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Tableau de bord

ZOOM Les immigrés, principales victimes du chômage de masse

Tableau de bord | publié le : 02.11.2012 | Pierre-David Labani

Image

Taux de chômage des actifs immigrés de 25 à 64 ans en 2012 (en %)

Crédit photo Pierre-David Labani

L’emploi est l’un des talons d’Achille de la population immigrée. C’est l’un des enseignements de l’enquête qu’a consacrée l’Insee aux « immigrés et descendants d’immigrés ». En 2010, 46 % des demandeurs d’emploi immigrés (41 % chez les descendants d’immigrés) sont des chômeurs de longue durée, contre 39 % pour les autres. Un écart qui s’accroît chez les jeunes : dans la catégorie des 15-24 ans, parmi les chômeurs, 40 % des immigrés et 37 % des descendants d’immigrés sont au chômage de longue durée, soit 10 points de plus que les jeunes qui ne sont ni immigrés ni issus de l’immigration.

Cette forte exposition au chômage trouve plusieurs explications : d’une part, un immigré sur six (un sur cinq parmi leurs descendants) occupe un emploi temporaire, des postes faisant office de variable d’ajustement en période de crise, contre 11 % pour le reste de la population ; d’autre part, les immigrés ont des emplois moins qualifiés que les autres et dans des secteurs exposés (textile, BTP…) : ainsi, 44 % des immigrés (et 34 % de leurs descendants) sont ouvriers, contre 32 % pour le reste de la population. Le plus faible niveau de formation initiale des immigrés nés hors de l’Union européenne n’explique pas à lui seul cette situation. À niveau d’études comparable, les immigrés et leurs descendants ont plus de mal à accéder à des emplois de cadres ou de professions intermédiaires. Parmi les actifs ayant au moins une licence, 48 % des immigrés nés hors de l’Union européenne sont cadres, contre 58 % chez les non-immigrés. Autre forme de sous-emploi, 22 % des immigrés travaillent à temps partiel, au lieu de 18 % pour les autres. Chez les femmes, l’écart est encore plus marqué : 36 % contre 30 %.

Taux de chômage des actifs immigrés de 25 à 64 ans en 2012 (en %)
La part des bas salaires continue de grossir

Près d’un salarié sur six, secteurs public et privé confondus, occupait, en 2011, un emploi « à bas salaire », d’après la Dares. Ce qui signifie que ces quelque 22,3 millions de salariés ont perçu un salaire mensuel net inférieur ou égal à 1 055 euros, équivalant aux deux tiers du salaire mensuel médian de l’ensemble des salariés. Le seuil de bas salaire est donc voisin du smic (1 074 euros net sur une base de 35 heures). Sans surprise, plus des trois quarts de ces faibles rémunérations correspondent à des emplois à temps partiel et près de la moitié à des CDD ou à des emplois de services aux particuliers. À elles seules, les femmes en constituent le plus gros contingent (75 %). Depuis 1995, et jusqu’en 2007, la part des bas salaires a été ramenée de 19 % à 15 %. Une tendance qui s’est inversée en 2008, avec la dégradation du marché du travail.

Proportion de bas salaires dans la période 1995-2011 (en %)
Malgré la crise, les prévisions d’embauche s’améliorent

C’est l’un des paradoxes du marché du travail. En dépit d’une conjoncture désastreuse, les prévisions d’embauche, ou projets de recrutement selon la terminologie de l’enquête annuelle « Besoins en main-d’œuvre » de Pôle emploi, sont bien meilleures pour 2012 que prévu. Et concernent plus de 2,5millions de projets de recrutement, contre 1 608 700 envisagés en fin d’année dernière, soit près de 58 % de plus. Autre surprise, l’industrie a concrétisé durant le premier semestre près de 60 % de ses projets de recrutement. Près de la moitié de ces intentions d’embauche porte sur des emplois durables, en CDI ou en CDD de plus de six mois. Enfin, les recruteurs font état de difficultés de recrutement principalement dans les services à domicile, pour les ingénieurs, les cadres en R & D, les responsables informatiques, les cuisiniers et les infirmières.

Répartition du nombre de projets de recrutement

Auteur

  • Pierre-David Labani