Les sourires débordent des visages. Michel, Naïma, Brigitte et Mamadou, salariés du groupe de restauration Elior, se retrouvent au siège de l’entreprise pour recevoir un diplôme attestant de leur maîtrise de la langue française. Pour la majorité, il s’agit souvent de leur premier certificat, qui couronne un an de formation, à raison de trois heures de cours par semaine, hors temps de travail. Certains sont venus en famille, comme Judith-Romaine Kodia, serveuse dans une cantine scolaire. Elle avoue se sentir « plus légère » avec le français depuis qu’elle a suivi cette formation. Depuis 2008, la branche santé et enseignement d’Elior (11 500 salariés) travaille avec le réseau des Greta pour permettre à ses salariés de préparer l’un des diplômes qui valident la maîtrise des savoirs de base (français et calcul), tels que le diplôme initial de langue française ou le diplôme d’études en langue française. « Depuis 2008, 172 collaborateurs ont été formés dans le cadre de ce dispositif, explique Olivier Cortyl, directeur du développement des ressources humaines. Quatre-vingts ont obtenu un des diplômes préparés. Les branches entreprises et concessions du groupe déploient depuis cette année le même dispositif pour leurs salariés. » Le réseau des Greta, très décentralisé, permet aux salariés de trouver un centre de formation proche de leur lieu de travail. « C’est l’une des clés de la réussite. Si nos collaborateurs devaient surmonter des problèmes de transport, impossible de les convaincre de se former », explique le directeur du développement des RH. L’autre atout du réseau des Greta : la très grande individualisation des cours. Yolande Lefoll, tout juste diplômée, travaille pour Elior dans un hôpital. « Je suis maintenant plus indépendante avec cette formation. Dans mon travail et dans la vie de tous les jours », explique la jeune femme, qui souhaite poursuivre une formation en informatique. C’est l’un des objectifs de la démarche engagée par Elior : donner envie aux salariés de se former. « Ces acquis en langue vont leur permettre d’accéder à des formations internes autour de l’hygiène et de la sécurité ou, plus tard, de préparer des certificats de qualification professionnelle qui ne leur étaient pas accessibles jusqu’ici », se réjouit Olivier Cortyl.