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Le journal des ressources humaines

Le CIF, pour changer de métier ou de secteur

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 03.10.2012 | Mariette Kammerer

Cet outil de promotion sociale est à présent davantage utilisé pour sécuriser son emploi ou échapper à la pénibilité.

Conçu à l’origine comme un outil de promotion sociale, le congé individuel de formation (CIF) serait-il devenu le levier de sécurisation des parcours professionnels par excellence ? À en croire l’étude de l’Observatoire des transitions professionnelles de sept Fongecif*, qui s’est penchée sur 40 607 trajectoires, c’est en tout cas comme cela que les bénéficiaires l’utilisent. Dans un contexte de crise, les deux tiers veulent avant tout sécuriser leur emploi, soit en changeant de secteur (81 %) – de magasinier à conducteur de bus –, soit en diversifiant leurs compétences dans leur domaine (19 %) – de chauffeur-livreur à conducteur grutier, par exemple. Une minorité vise à monter en compétences. Les utilisateurs de CIF sont en majorité des salariés de PME (70 %) ayant un faible niveau de qualification (41 %). « Ces publics plus fragiles sur le marché de l’emploi sont prioritaires pour nous, dans le but de renforcer leur employabilité », rappelle Vincent Pigache, vice-président du Fongecif Ile-de-France.

Le CIF est aussi perçu comme un moyen de se soustraire à des conditions de travail difficiles. « Les bénéficiaires veulent avant tout changer de métier, échapper à des conditions ou des horaires de travail pénibles et avoir une meilleure qualité de vie », indique Dominique Crochu, directeur du Fongecif Bretagne. Pas étonnant que les salariés des secteurs du commerce, de l’industrie, du transport et de l’entreposage, des métiers réputés difficiles, représentent 50 % des personnes en CIF. Cependant, dans les faits, ils ne s’orientent pas forcément vers des métiers moins pénibles (dans le trio de tête, on retrouve le transport, la santé et le travail social) mais qui offrent des possibilités de reconversion à un faible niveau de qualification. « Pour accompagner la personne dans l’élaboration de son projet, on s’assure qu’elle est bien informée sur le métier visé, les conditions de travail et les possibilités d’emploi près de chez elle, explique Dominique Crochu. Les débouchés sont importants, mais moins que la motivation. » La seconde partie de l’étude, attendue en fin d’année, portera sur la suite du parcours : l’intégration des bénéficiaires de CIF dans leur nouveau métier.

* Alsace, Bretagne, Centre, Ile-de-France, Paca, Pays de la Loire et Rhône-Alpes.

Auteur

  • Mariette Kammerer