Jacques Barthélémy et Gilbert Cette posent une question qui risque d’émerger tôt ou tard des négociations sociales lancées par le gouvernement Ayrault : pourquoi et comment refonder le droit social ? Sur le pourquoi, les raisons ne manquent pas : inefficacité du traitement des conflits individuels du travail, syndicalisation au plus bas, mauvaise qualité des relations sociales, incertitude juridique croissante pour les employeurs… Le comment pose plus de problèmes. Les auteurs écartent la voie libérale. La substitution d’un droit conventionnel à l’actuel, plus réglementaire, risque de prendre beaucoup de temps. Ils suggèrent donc de réaliser un meilleur dosage entre ces deux formes de droit social en mettant en place un droit plus contractuel et plus inventif.
Droit social, septembre 2012.
Comme elle ne doute pas qu’il en ait un, la revue du corps des Mines a titré son dossier « Le nucléaire du futur ». Emmanuel Rivière et Alain Delmestre font le constat qu’il y a désormais un avant et un après-Fukushima. C’est la « présomption d’infaillibilité » qui s’est évanouie avec la catastrophe japonaise. Pour eux, l’ASN doit veiller à une plus grande transparence sur la question, mais aussi développer parallèlement une « culture du risque chez nos concitoyens ». Hervé Machenaud, d’EDF, tente d’esquisser une politique in dustrielle qui préserve cet « atout français ».
Réalités industrielles, août 2012.
Le directeur de la revue de prospective, Hugues de Jouvenel, n’oublie pas la rentrée scolaire et s’interroge sur les discours refondateurs de l’école, qui fleurissent toujours en cette période de l’année. « Bien que la France consacre 6 % de son produit intérieur brut à l’éducation, ses performances sont très en deçà de celles de la Corée du Sud et de la Finlande, et légèrement au-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE », rappelle-t-il. Il dénonce le cloisonnement entre disciplines, la trop grande distance de l’enseignement académique par rapport au monde réel et son côté trop théorique. Changer tout cela demandera plus qu’une loi.
Futuribles, septembre 2012.
La revue du Trésor s’intéresse à la notation extrafinancière, autrement dit à l’évaluation de la façon dont les entreprises assument leurs responsabilités sociales. Un dossier qui commence par une interview de Nicole Notat, la présidente de Vigeo, pour qui la crise doit nous amener à regarder l’entreprise « certes dans sa capacité à rémunérer ses actionnaires, mais aussi dans sa capacité à être attentive aux autres parties prenantes, les salariés, les territoires, etc. ». L’ensemble se conclut par le billet de l’économiste Nicolas Treich, qui admet que les raisons d’être sceptique face à la RSE sont nombreuses, mais souligne aussi l’extrême foisonnement de recherches sur le sujet.
Cahiers de l’évaluation, juillet 2012.
