Voilà un livre qui fait un peu froid dans le dos puisqu’il répertorie quelque 85 stratagèmes peu adroits en général par lesquels le management se transforme en machine à étouffer les motivations et à engendrer de la tension entre les cadres de l’entreprise. Exemples qui sont autant de têtes de chapitre : « sur un même projet nommer plusieurs coresponsables », « faites honneur au travail des autres en le présentant vous-même », « commencez les réunions par les sujets qui fâchent »… La forme choisie est un peu cynique, mais le résultat, très parlant.
Les Seigneurs du management, Stefano Mastrogiacomo. Éditions Eyrolles. 240 pages, 12,90 euros.
Il est devenu banal de parler du malaise des cadres. « Le phénomène n’est certes pas nouveau, admet Jean-Philippe Bouilloud, mais c’est probablement son ampleur qui l’est. » Le sociologue va jusqu’à se demander si ce type de job n’est pas devenu « impossible ». L’auteur analyse les multiples raisons de cette évolution, parmi lesquelles la complexification des organisations et leur caractère désormais très mouvant. Du coup, il règne dans l’entreprise une forme de dévalorisation systématique du passé, puisque la structure est toujours tournée vers le futur. Les luttes de pouvoir sont elles-mêmes constamment exacerbées. En conclusion, le professeur de l’ESCP en appelle à une « nouvelle esthétique du travail », qui reste néanmoins bien évanescente.
Entre l’enclume et le marteau : les cadres pris au piège, Jean-Philippe Bouilloud. Éd. Seuil . 228 pages, 17,50 euros.
Danielle Kaisergruber se désole que la recherche et l’innovation en matière de formation des adultes restent peu développées. Elle plaide dans ce livre pour une formation tout au long de la vie. L’auteure montre qu’une frontière subtile sépare les formations de simple adaptation d’autres qui s’ouvrent sur un nouveau développement des compétences. Son analyse du système français de formation met en évidence la prépondérance de l’abstrait dans notre formation initiale, négligeant les apports de la formation professionnelle et encore plus ceux de l’expérience au travail. La consultante estime qu’avec l’accès généralisé à Internet et « une énorme bibliothèque de connaissances disponible en permanence », la formation tout au long de la vie a un grand avenir.
Formation : le culte du diplôme, Danielle Kaisergruber. Éditions de l’Aube, collection « Monde en cours ». 140 pages, 14,80 euros.
Il existe déjà beaucoup de livres sur ce thème de la préparation à la retraite. Ancien du groupe L’Oréal, l’auteur a voulu faire bénéficier de son expérience vécue ceux qui le suivront dans ce passage délicat. L’ouvrage est donc d’abord conçu comme une sorte de journal de bord de la lente désintoxication du travail salarié qu’a connue Franklin Berrebi, avec ses hauts et ses bas. Il joint à ce témoignage un mode d’emploi qui aborde toutes les questions, y compris celle, plutôt délicate, de la vie de couple après le couperet de la retraite pour l’un des conjoints.
La retraite… et après ?, Franklin Berrebi. Éditions Télémaque. 256 pages, 16 euros.
