Chez Botanic, une enseigne de jardinerie et de produits bio, l’obligation légale d’emploi de salariés handicapés n’est plus un problème. La chaîne compte davantage de salariés handicapés (8,64 %) que ne l’exige la loi. Alors qu’elle atteignait la moitié du quota légal en 2004, soit 3,18 %. Pour obtenir ce résultat, la DRH a créé une mission handicap, chargée de sensibiliser les directeurs de magasin, de traiter leurs demandes de recrutement et de faire le lien avec les organismes spécialisés tels l’Adapt ou Cap emploi.

« Si nous avons de tels résultats, c’est que les directeurs de magasin ont joué le jeu, observe Djamel Mahious, chargé de mission handicap. Les travailleurs handicapés occupent des postes de conseillers de vente, de mise en rayons, d’hôtesses de caisse, pour lesquels on regarde plus la motivation que les compétences. » Près d’Auxerre, un magasin emploie deux travailleurs handicapés mentaux, dont un prépare un bac professionnel de pépiniériste en alternance. « Le référent handicap m’a aidée à monter le dossier de formation. En quatre ans ce salarié a beaucoup gagné en autonomie », souligne Odile Rodriguez, directrice du magasin. Les collègues ont dû s’adapter, prendre l’habitude de répéter plusieurs fois les consignes, mais, dans l’ensemble, aucun problème d’intégration n’a été relevé. L’entreprise s’y retrouve, car les personnes éloignées de l’emploi sont souvent plus motivées que la moyenne. « On observe un turnover plus faible et des arrêts maladie moins fréquents parmi les travailleurs handicapés », souligne Djamel Mahious.

Le gain est aussi financier. La contribution Agefiph a été divisée par trois en quelques années. Même si Botanic paie encore son écot, faute de respecter l’obligation partout, et notamment au siège. « Il est plus difficile de trouver des profils qualifiés pour des postes d’agents de maîtrise et de cadres », confie le chargé de mission.