Près d’une cinquantaine d’entreprises du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie ont accepté de participer au programme Vigisanté de dépistage et de suivi de salariés en risque d’hypertension artérielle. Lancé à l’automne 2011, ce projet pilote est conduit par trois institutions de prévoyance (Malakoff Médéric, Humanis et D & O) avec le soutien financier du ministère de l’Industrie et de la Caisse nationale d’assurance maladie. Il vise à proposer pendant douze à dix-huit mois, à des salariés volontaires dépistés à risque, un suivi à domicile de leur pathologie fondé sur l’utilisation de la télémédecine et combiné à un système expert d’aide à la prescription destinée à leur médecin traitant et à un programme d’éducation thérapeutique en nutrition et en activité physique. « Nous avons reçu un accueil très favorable de la part des entreprises et des médecins du travail concernés », se félicite Véronique Lacam-Denoël, directrice des programmes de télésanté médi calisés de Malakoff Médéric.

Afin de détecter les salariés « au plus près de leur réalité de travail », cinq infirmières ont été dépêchées sur place pour proposer un premier test de dépistage de sept minutes. Au total, sur 21 000 salariés, un peu moins de 4 400 ont sauté le pas, ce qui a débouché sur 800 entretiens approfondis et le suivi de quelque 700 salariés. « 70 % des médecins traitants concernés ont donné leur accord au suivi de leur patient, en échange de la transmission des données recueillies », se réjouit-elle. Censé se dérouler jusqu’en avril 2013, ce programme fera l’objet, avec l’autorisation de la Cnil, d’une évaluation médico-économique pour mesurer son impact sur les coûts de santé et d’arrêt de travail, et l’amélioration de l’hygiène de vie. Les conditions d’une éventuelle participation financière des entreprises seront aussi étudiées en cas d’extension à l’échelon national.