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Pôle emploi en ordre de marche

Actu | Eux | publié le : 03.09.2012 | Stéphane Béchaux

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Pôle emploi en ordre de marche

Crédit photo Stéphane Béchaux

Charpy, c’est bel et bien fini ! Confirmés au début de l’été, les départs de Bruno Lucas et de Carine Chevrier-Fatome – qui avaient la haute main sur l’offre de services pour l’un, sur l’administration et les finances pour l’autre – signent la fin d’une époque, celle incarnée par le premier directeur général de Pôle emploi et ses proches. Nommé en décembre 2011, son successeur n’a pas pour autant fait table rase du passé en recrutant ses principaux collaborateurs à l’extérieur. Jean Bassères a certes « repris » à Bruno Mettling, DRH de France Télécom, celui qui l’avait secondé à la tête de l’Inspection générale des finances avant de rejoindre l’opérateur téléphonique, Thomas Cazenave. Un jeune énarque de 34 ans dont il fait son bras droit officieux, en qualité de directeur général adjoint (DGA) chargé de la stratégie, de la coordination et des relations institutionnelles. Un petit nouveau dans un état-major aguerri. « Jean Bassères a voulu bâtir une équipe complémentaire dans les profils, qui mêle du sang neuf et de l’expérience », commente l’intéressé.

De la bouteille, la nouvelle équipe n’en manque pas. À l’image de Carine Rouillard, ancienne directrice financière de l’ANPE, qui revient à ses premières amours comme DGA administration, finances et budget, après s’être occupée du pilotage et de la performance du réseau. Une femme de chiffres attendue au tournant, Pôle emploi s’étant fixé comme objectif de revenir à l’équilibre financier en 2014. Pas gagné, en pleine explosion du chômage, pour un organisme déficitaire de plus de 400millions d’euros sur les trois derniers exercices ! Un défi auquel Thomas Audigé, promu DGA chargé de la maîtrise des risques, devra aussi prendre part. Ce jeune Igas de 37 ans a fait ses armes comme directeur régional adjoint Ile-de-France avant de prendre la direction du réseau. Il remplace Thierry Lemerle qui, au jeu des chaises musicales, prend la tête de la région Haute-Normandie, en lieu et place de Florence Dumontier, désignée DGA chargée des opérations. Une vraie marque de confiance pour cette dernière, aux commandes d’une direction du réseau désormais unifiée rassemblant offre de services et pi lo tage des agences. Recrutée à l’ANPE en 1989, l’intéressée est une « globe-trotteuse » au sein de l’institution. Avant de poser ses valises à Rouen, elle avait piloté les régions Centre et Alsace, les départements du Cher et de l’Eure-et-Loir.

Huit mois après le départ de Christian Charpy, le nouveau Pôle emploi est, sur le papier, en ordre de marche. Avec sa garde rapprochée, qui compte aussi Jean-Yves Cribier aux RH et Daniel Urbani à l’informatique, Jean Bassères doit maintenant mettre en musique le plan stratégique 2012-2015 approuvé juste avant l’été. Une feuille de route ambitieuse pour l’avenir, nourrie des erreurs du passé. Chantier archiprioritaire, la mise en place d’un accompagnement désormais différencié des chômeurs. « Une rupture avec la philosophie précédente », assure le nouveau DG, qui veut faire de la « déconcentration » son maître mot. « Notre fonctionnement est trop centralisé. Il faut donner des marges de manœuvre à tous les niveaux, jusque dans les agences. À profil équivalent, la distance à l’emploi d’un chômeur varie selon les territoires », juge Jean Bassères, qui entend multiplier les expérimentations et passer d’un « pilotage exclusivement par les moyens » à un « pilotage par les résultats ».

Un immense chantier impossible à mener sans l’implication des 41 160 agents en CDI de la maison, qui seront rejoints d’ici à la fin de l’année par les 2 000 renforts promis par le gouvernement fin juin. À la clé, d’inévitables réorganisations et réaffectations pour augmenter le nombre de salariés en contact direct avec les demandeurs d’emploi et les entreprises. Ces évolutions vont exiger beaucoup de doigté de la part du grand patron et de ses six adjoints. À trois mois d’élections professionnelles cruciales pour les organisations syndicales, la bienveillance de ces der niè res, CGT et SNU en tête, est tout sauf acquise.

Auteur

  • Stéphane Béchaux