Il ne manquerait plus qu’il y ait de la friture sur la ligne ! Après la panne monstre d’Orange début juillet, le patron de SFR prie pour que pareille mésaventure ne lui tombe pas sur le coin du téléphone, tant la situation est déjà complexe au sein de l’opérateur. Avec ses prix cassés et son image de Zorro du pouvoir d’achat, l’arrivée de Free dans le mobile a déstabilisé le marché et contraint les big three (Orange, SFR, Bouygues Telecom) à une cure d’amaigrissement. L’état-major de SFR en a déjà fait les frais.

Après Frank Esser, débarqué en mars, puis Jean-Bernard Lévy, limogé fin juin, Stéphane Roussel arrive dans un contexte d’extrême tension. L’ancien DRH de Vivendi a l’habitude des terrains minés. À la tête des RH de Carrefour entre 2002 et 2004, puis de SFR jusqu’en 2009, ce diplômé de l’École de psy chologues praticiens de Paris sait naviguer en eaux troubles et prendre les décisions qui s’imposent, même douloureuses. Pour restaurer la compétitivité du groupe qui a perdu plus de 200 000 abonnés ces derniers mois, le nouveau boss peaufine un vaste plan de transformation qui sera présenté en novembre aux syndicats, juste après les élections professionnelles.

Les départs volontaires pourraient concerner 1 000 salariés, soit 10 % des effectifs, contre 500 chez Bouygues Telecom ; 50 000 emplois seraient menacés dans le secteur. Pour faire face aux marges insolentes de Free (autour de 40 %), SFR engage également un plan d’économies de 1milliard d’euros sur deux ans. Des coupes, pour éviter la coupure totale…

P-DG de SFR.