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Tableau de bord

ZOOM Le coût du travail pèse peu sur la perte de compétitivité française

Tableau de bord | publié le : 04.06.2012 | Pierre-David Labani

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(en euros)

Crédit photo Pierre-David Labani

Selon Eurostat, le coût du travail horaire en France a atteint 34,20 euros en 2011. La France se situe au quatrième rang des pays européens ayant le coût du travail le plus élevé. Bien devant l’Allemagne (30,10 euros), l’Italie (26,80 euros) ou le Royaume-Uni (20,10 euros). Dans la période 2009-2011, la France est, parmi les pays européens comparables, celui dans lequel le coût du travail a le plus augmenté.

Sur la base de ces chiffres, il peut être tentant d’expliquer la perte de compétitivité de l’économie française par le niveau élevé de son coût du travail. Cela serait toutefois inexact et partiel. D’une part, pour analyser la compétitivité, le coût horaire du travail doit être mis en regard de la productivité horaire. Sur ce point, la France fait mieux que ses voisins. En 2010 (derniers chiffres disponibles), selon l’OCDE, la productivité horaire française se hissait au troisième rang mondial et atteignait 43,70 euros, dépassant celle de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de l’Italie. D’autre part, la compétitivité par les prix ne représente qu’une part des éléments fondant la compétitivité d’un produit. Ce que relève le Centre d’études prospectives et d’informations internationales dans un document paru fin 2011.

Coût du travail et productivité horaires (en euros)

Selon ses conclusions, l’écart de performance entre la France et le Royaume-Uni d’un côté, et l’Allemagne de l’autre tient peu aux questions de prix mais à une baisse de la compétitivité hors prix, c’est-à-dire un ensemble de facteurs liés au produit : qualité du produit, image de marque, adaptation au marché local, disponibilité du service après-vente, etc. La restauration de la compétitivité française ne proviendrait pas tant de la baisse du coût du travail que de la capacité à innover, et donc du niveau de dépenses en R & D.

La fiscalité sur les salaires s’alourdit dans l’OCDE

Excepté aux États-Unis, le prélèvement moyen d’impôts et de cotisations sociales sur les revenus du travail a augmenté dans la majeure partie des pays de l’OCDE en 2011 par rapport à 2010. L’alourdissement du poids de la fiscalité a reposé pour l’essentiel sur l’accroissement de l’impôt sur le revenu. Le coin fiscal en France (voir la rubrique « Le repère ») est l’un des plus élevés de l’OCDE concernant les salariés célibataires sans enfants et les familles avec deux enfants disposant d’un seul salaire équivalant au salaire moyen. L’écart est d’au moins 13 points de pourcentage au-dessus de la moyenne de l’OCDE pour chaque type de famille en 2011. En revanche, selon l’OCDE, les contribuables célibataires ayant un revenu faible et moyen et les familles monoparentales ayant de faibles gains ont le plus bénéficié de modifications fiscales mises en œuvre au cours des onze dernières années.

Impôts sur les salaires « coin fiscal » (en % des coûts de la main-d’œuvre)
Les effets du RSA peu perçus par leurs bénéficiaires

Le revenu de solidarité active (RSA) a été mis en œuvre en 2009 pour encourager les personnes dont les revenus sont limités à reprendre une activité. Fin 2011, près de 1,84 million de foyers en France métropolitaine en bénéficiait. Mais, selon le Credoc, les effets du RSA restent peu perçus par ses bénéficiaires. La complexité du mode de calcul de l’allocation rend peu lisible sa plus-value par rapport au RMI et l’accompagnement vers l’emploi est jugé décevant. Les bénéficiaires du RMI perçoivent peu de changements, malgré la présence d’un référent unique, et la nature de l’accompagnement est perçue comme trop stéréotypée. Les titulaires du RSA souhaitent un accompagnement groupant leurs recherches d’emploi et susceptible de les aider à faire face aux problèmes de santé, de logement, de garde d’enfants auxquels ils sont souvent confrontés.

Évolution des bénéficiaires du RSA (en France métropolitaine et en millions)

Auteur

  • Pierre-David Labani