Quels sont les ressorts de la résistance au changement ? Comment la surmonter ? Ces questions se posent dans bien d’autres compartiments de notre vie que celui du travail. Deux frères américains, consultants, livrent leurs recettes pour vaincre nos réticences et celles de nos pairs face à tout changement. On y apprend que si l’on veut voir quelqu’un changer, mieux vaut lui donner des consignes précises, fixer des objectifs clairs à l’équipe que l’on veut faire évoluer, procéder par petites étapes qui effraient moins… À la fin du livre on trouve cette recommandation qui pourrait emporter loin ceux qui la prendraient au pied de la lettre : « manipulez vous-même ».
Switch, osez le changement, Chip Heath et Dan Heath. Éd. Leduc.s. 320 pages, 21 euros.
La question qui sous-tend cet ouvrage est celle de l’amélioration de la performance des organisations reposant sur le travail intellectuel. Occasion pour l’auteur de rappeler que le travail intellectuel est l’œuvre d’individus physiquement incarnés. La « distance organisationnelle » qui sépare la contribution individuelle et le résultat, fruit d’une intégration de cette contribution à d’autres, constitue le terrain d’étude du livre. Xavier Baron prône un « nouveau compromis de gestion » pour les travailleurs du savoir, insistant sur le fait que « l’organisation du travail doit valoriser la confiance comme actif immatériel de l’entreprise ». Il aborde aussi le problème, crucial, de l’évaluation.
La Performance collective, Xavier Baron. Éditions Liaisons. 174 pages, 26 euros.
Dénonciation du décalage entre le discours managérial et la réalité des pratiques, ce livre se veut aussi un témoignage sur les méfaits d’une certaine manière « postmoderne » d’envisager les rapports humains. Dans un langage pas toujours facile à suivre, Jean-Philippe Desbordes dénonce « l’économie programmée » qui tend à soumettre l’individu aux nécessités d’une « entreprise système ». Il examine au scalpel les méthodes de recrutement ou, à l’inverse, pour dégraisser les effectifs, dénonçant les faux-semblants de la « flexibilisation ». Plus proche de Mélenchon que de l’UIMM…
Management circus, Jean-Philippe Desbordes. Actes Sud. 240 pages, 19,50 euros.
L’ouvrage traite du travail des seniors, un des grands gâchis de notre politique de l’emploi, d’abord du fait des effets pervers de l’abaissement de l’âge de la retraite et des préretraites, ensuite en raison de l’attitude très malthusienne des entreprises à l’égard des plus de 50 ans. Depuis la dernière réforme des retraites, les attitudes commencent à évoluer, note toutefois l’auteur, consultant au sein du cabinet Towers Watson. Il cite en exemple les politiques suivies en Finlande, en Suède et en Allemagne. Les entreprises, qui ont rarement une vraie politique pour « traiter » le cas de leurs seniors, sont interpellées au même titre que les pouvoirs publics. « L’engagement des seniors est un bon révélateur du climat social d’un pays ou d’une entreprise », prévient-il.
Si senior ! Travailler plus longtemps en entreprise, c’est possible, Rodolphe Delacroix. Éd. Lignes de repères. 130 pages, 15 euros.