Discret, l’homme l’a toujours été. À 57 ans, ses nouvelles attributions risquent de le propulser sous les feux de la rampe, lui qui est plus habitué aux conciliabules du Conseil d’État qu’aux grands déballages médiatiques. Bras droit du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, Christophe Devys sera l’une des chevilles ouvrières du social, chargé de traduire les promesses de campagne en actes concrets.
Cet agrégé de mathématiques et énarque – promotion Jean-Monnet –, père de cinq filles, a déjà conseillé Lionel Jospin à Matignon sur les questions de protection sociale. Il faut dire qu’il a été durant trois ans directeur de cabinet à l’AP-HP. La santé est donc un monde qu’il connaît bien. Directeur de cabinet de Marylise Lebranchu, alors garde des Sceaux, entre 2000 et 2002, il passe ensuite au peigne fin les textes législatifs et réglementaires en tant que commissaire du gouvernement, conseiller d’État puis secrétaire général durant cinq ans. Un poste de superdirecteur général de la juridiction administrative qui lui permet de manier toutes les subtilités juridiques. Bien pratique pour faire passer la copie sans trop de bugs…
Sous son mandat, le gouvernement a par exemple dû étoffer le volet gestion des âges dans les entreprises après l’allongement de la durée de vie active dans le cadre de la réforme des retraites de 2010. Le Conseil a également demandé un chiffrage du coût des mesures d’information des salariés pour les régimes. Des précisions pas toujours bien vues… À lui désormais de faire le go-between entre Matignon, le ministère du Travail, celui des Affaires sociales et l’Élysée, dans l’unité et non dans la cacophonie.