Ferme mais tout en retenue. Voilà comment est apparue Laurence Parisot le 22 mai pour sa première intervention publique depuis l’élection de François Hollande. Des premiers « contacts informels » avec les ministres du Travail, du Redressement productif et des Affaires sociales, la patronne des patrons a peu dévoilé. Si ce n’est pour expliquer ce que le Medef juge bon pour la croissance et quelles sont les lignes rouges à ne pas franchir. À commencer par la « hausse des prélèvements obligatoires pesant sur les entreprises », chiffrée à 27 milliards d’euros sur la base du programme de François Hollande.
Dans l’attente du rendez-vous qui était prévu, fin mai, avec le Premier ministre, Laurence Parisot a pesé chaque mot, soucieuse de montrer qu’elle peut travailler avec la gauche. Accusée d’être trop favorable à Nicolas Sarkozy, elle a été la seule représentante patronale à ne pas avoir été reçue, pendant la campagne, par François Hollande. Au point que des rumeurs ont circulé au Medef sur la nécessité de trouver un profil plus hollando compatible… Message entendu. Depuis le 6 mai, Laurence Parisot a rassemblé toutes les fédérations adhérentes, pour rassurer. Courant mai, elle a initié une rencontre avec ses homologues de la CGPME, de l’UPA, de l’UNAPL (professions libérales) et de la FNSEA (agriculteurs), en réactivant le Comité de liaison des décideurs économiques. L’objectif ? « Hiérarchiser les priorités des uns et des autres », note un participant. En clair, éviter que la famille patronale n’arrive en ordre dispersé à la conférence pour la croissance et l’emploi qui, début juillet, définira l’agenda social du quinquennat. Raté ! Il n’y aura pas d’expression commune, chacun souhaitant conserver son autonomie. Décidément, le retour en scène de Laurence Parisot n’est pas aisé.