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L’absentéisme des agents territoriaux, ça se soigne !

Actu | Veille | publié le : 04.06.2012 | Éric Delon

Dans les collectivités locales, les arrêts maladie sont à la hausse. Mais pas à Périgueux, ni à Torcy.

Plus de 25 % de baisse en trois ans ! La ville de Périgueux n’est pas peu fière d’avoir fait diminuer l’absentéisme de ses agents, de 15 364 jours en 2008 à 11 362 l’an dernier. « Notre taux d’absentéisme s’élève désormais à 6,9 %. Cela n’est pas le fruit du hasard. Nous n’avons pas utilisé de recette miracle mais mis en place un véritable projet d’administration », explique Philippe Laporte, directeur général des services de la municipalité, riche de 670 salariés.

Un résultat à rebours des chiffres nationaux. Malgré la mise en place de politiques de prévention et de sécurité au travail, l’absentéisme au sein des collectivités territoriales a fait un bond depuis 2007, notamment dans les plus grandes, selon l’étude Dexia Sofcap parue fin 2011. Les arrêts maladie atteignaient ainsi 22,6 jours par agent en 2010. Des absences à la fois plus longues (de 10 % par rapport à 2007) et plus fréquentes (+ 12 % en quatre ans). Un phénomène dû, d’abord, à la forte recrudescence des accidents du travail (+ 20 %). « Les causes sont multifactorielles, mais le vieillissement des agents est un facteur majeur. Plus on vieillit, plus on est absent », analyse Marie-Joëlle Thenoz, associée secteur public chez Kurt Salmon.

Autres raisons avancées par les spécialistes : le climat d’inquiétude lié à la réforme territoriale, le report de l’âge de la retraite, et des politiques RH peu ambitieuses, notamment en termes de mobilité. À Périgueux, la nouvelle municipalité PS issue des urnes en 2008 s’est attelée à réorganiser le temps de travail afin, dixit son DGS, de « donner davantage de sens aux missions de service public ». Conclu en juillet 2011, l’accord sur la réorganisation du temps de travail a notamment eu pour objet de mobiliser les agents autour du projet d’administration en conciliant service à l’usager et conditions de travail. Les syndicats ont donné leur aval pour tester la nouvelle organisation dans trois services avant de généraliser la démarche. Parmi ceux-ci, celui des espaces verts, qui travaille désormais en été en journée continue, de 6 h 30 à 13 h 30. Un accord donnant-donnant, avec un volet salarial. « Nous avons monétisé le compte épargne temps, régularisé la nouvelle bonification indiciaire et intégré 10 agents au sein du service nettoyage-entretien des bâtiments en début d’année », explique Philippe Laporte. « Dans le même temps, nous avons renforcé les formations à la sécurité, notamment pour les services techniques, et mis en place des formations au management pour les encadrants afin de les sensibiliser aux questions d’absentéisme, complète Bruno Demont, le DRH. Et nous avons confié à une société privée le soin de vérifier la véracité des arrêts maladie. Dans 9 cas sur 10, ils sont justifiés. La confiance n’exclut pas le contrôle. »

Même combat à Torcy, en Seine-et-Marne. La municipalité (440 agents) est parvenue à faire baisser de 60 000 euros, en 2012, la prime versée à l’assureur statutaire en faisant diminuer les arrêts maladie. Parmi les nombreuses actions mises en place – touchant en particulier la prévention des risques psychosociaux et les formations à la sécurité –, l’une a démontré toute son efficacité. « Alors qu’auparavant nous nous contentions d’établir une simple déclaration administrative lors d’un accident, désormais, l’encadrant direct doit se rendre sur place pour constater les faits, réaliser une petite enquête de terrain et envisager des améliorations du poste de l’agent, explique Cécile Gracia, la DRH. Cela a changé du tout au tout en termes de responsabilisation du management de proximité. »

Auteur

  • Éric Delon