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Tableau de bord

ZOOM La pauvreté s’accroît en France

Tableau de bord | publié le : 04.05.2012 | Pierre-David Labani

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(en % de la population)

Crédit photo Pierre-David Labani

Selon le dernier rapport de l’Observatoire ? national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, plus de 8,2 millions de personnes vivaient en 2009 au-dessous du seuil de pauvreté (60 % du revenu médian, soit 954 euros par mois). En un an, 300 000 personnes supplémentaires ont ainsi rejoint la cohorte des plus pauvres.

La montée du chômage consécutive à la crise économique de 2008, la difficulté accrue d’accéder à un emploi stable et le renchérissement important du logement peuvent expliquer en partie cette progression. Mais le fonctionnement du marché du travail est également pointé du doigt. Avec le développement de l’emploi précaire et du temps partiel, disposer d’un emploi n’est plus une condition suffisante pour échapper à la pauvreté. Le fait d’appartenir à une famille monoparentale accroît le risque de basculer dans la pauvreté (près d’un tiers des familles monoparentales sont pauvres). Selon l’Observatoire, en France, une personne en emploi sur 15 est pauvre. Cette situation est particulièrement prégnante dans l’hôtellerie-restauration (19 % des personnes en emploi y sont pauvres) et les services à la personne (15 %), où la précarité de l’emploi est importante.

Pour l’Observatoire, la lutte contre la pauvreté passe par un meilleur accès à la formation professionnelle pour l’ensemble des actifs peu qualifiés, y compris ceux qui ont un emploi. Car, pendant la récession économique de 2009, cet accès n’a pas connu d’amélioration. La valorisation des compétences chez les travailleurs à temps partiel ou réduit ainsi que la recherche d’un allongement de la durée du travail apparaissent également comme un impératif de la lutte contre la pauvreté en emploi, conclut l’Observatoire.

Taux de pauvreté à 60 % du revenu médian (en % de la population)
Les immigrés confinés dans des secteurs et des métiers

Selon un document de travail du Centre d’analyse stratégique, les immigrés – plus particulièrement ceux provenant d’un pays hors de l’Union européenne – connaissent de fortes difficultés d’insertion sur le marché du travail français. Ils sont plus souvent au chômage ou titulaires d’un contrat précaire que les actifs nés en France, même si cet écart s’est légèrement atténué dans la période récente. Ils sont concentrés dans certains secteurs d’activité (construction, hôtellerie-restauration, services de nettoyage, de sécurité ou à la personne) et dans les métiers manuels (ouvriers, agents d’entretien). Cette spécialisation tient aux compétences des personnes et au rôle des diasporas. Elle s’atténue toutefois avec la hausse du niveau de diplôme des migrants, les tensions sur la main-d’œuvre dans certains métiers (santé et informatique) et l’ancienneté de l’arrivée sur le sol français.

Taux de chômage des immigrés et des non-immigrés (en %)
Le chômage au plus haut dans la zone euro

En février 2012, le taux de chômage a atteint 10,8 % de la population active dans la zone euro. Il n’avait jamais été aussi élevé depuis juin 1997, avant la création de la zone euro. Plus de 17 millions de personnes sont sans emploi. La crise économique ainsi que celle de la dette de la zone euro ont particulièrement affecté le marché du travail dans quatre pays, qui ont vu leurs taux de chômage s’envoler. L’Irlande et le Portugal ont un taux de chômage avoisinant 15 %, celui de la Grèce dépassant 21 %. Mais la situation la plus dégradée est celle du marché du travail espagnol, où près d’un quart de la population active (23,6 %) est privée d’emploi. Près d’un chômeur sur trois dans la zone euro est espagnol. La France n’est pas forcément mieux lotie. En nombre de chômeurs, avec 2,9 millions de personnes sans emploi, l’Hexagone se situe juste derrière l’Espagne.

Taux de chômage (en moyenne annuelle, en %)L’économie française en chiffresPrévision internationales 2012 (en %, moyenne annuelle)

Auteur

  • Pierre-David Labani