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Le journal des ressources humaines

Phénix élargit son réseau

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 04.05.2012 | Sabine Germain

La dose est homéopathique : en cinq ans, 127 diplômés de lettres, sciences humaines et sociales ont été recrutés par une douzaine d’entreprises partenaires. Mais l’opération s’étend à d’autres universités.

Chaque année, parmi les 250 à 300 candidats qui se présentent à l’opération Phénix, 10 % sont recrutés. Comme les entreprises ne se fixent pas de quota d’embauche, nous pourrions en intégrer davantage avec plus de candidats », estime Bernard Deforge, coordinateur de l’opération. Initié en 2007, ce forum de recrutement est destiné aux jeunes diplômés d’un master 2 en lettres, sciences humaines ou sociales : des profils qui n’entrent habituellement pas dans le viseur des entreprises partenaires, dont Danone, Axa, Eiffage, Renault ou encore la Marine nationale.

Les responsabilités sont partagées : d’un côté, les entreprises ont du mal à sortir de leurs critères de recrutement traditionnels pour s’intéresser aux historiens ou aux philosophes. Ainsi, le groupe Thales, partenaire de l’opération pendant un an, n’a pas su comment mettre une dose de sciences humaines dans son univers d’ingénieurs. De l’autre, les jeunes diplômés qui se destinent à une carrière dans la recherche et l’enseignement font encore preuve de défiance à l’égard de l’entreprise. « Il faut avoir fait le deuil de ses ambitions académiques pour que la greffe prenne », explique Delphine Urbach, historienne et archéologue, qui a laissé tomber une agrégation pour un poste de chef de projet marketing chez L’Oréal. Il a tout de même fallu que son tuteur lui laisse entrevoir ses perspectives d’évolution pour qu’elle comprenne le sens de ses neuf mois de formation terrain, « à placer des shampooings dans les rayons des hypermarchés de l’est de la France ».

Cinq ans après, elle se félicite de la marge d’autonomie et de créativité que lui laisse le groupe. « Nombre d’étudiants connaissent l’entreprise, explique Michel-Henri Gensbittel, chargé de la mission insertion professionnelle à l’université Paris-Sorbonne. Mais ils ne savent pas valoriser leurs expériences. Les entretiens de recrutement et la phase d’intégration se passent mieux quand ils sont préparés. »

Les candidats sélectionnés suivent un parcours de formation de neuf mois en alternance avant de prendre leur poste. Malgré tout, près d’un quart abandonnent en route. Mais ce taux tend à baisser à mesure que la démarche se professionnalise et s’amplifie : cette année, l’opération s’est ouverte à cinq universités en régions (en plus de 10 universités franciliennes). Elle est aussi soutenue par l’Institut de l’entreprise, qui veut rapprocher de l’entreprise les publics qui en sont le plus éloignés.

Auteur

  • Sabine Germain