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Contentieux sur l’évaluation chez Microsoft

Actu | Veille | publié le : 04.05.2012 | Stéphane Béchaux

CE et CHSCT contestent le nouveau système de notation de l’éditeur.

Secteur informatique et évaluation des salariés ne font décidément pas bon ménage. Après IBM et Hewlett-Packard, c’est au tour de Microsoft France de voir le système de notation de ses 1 600 salariés remis en cause par les représentants du personnel.

Les CE et CHSCT de l’éditeur de logiciels ont assigné, en début d’année, leur direction au pénal pour délit d’entrave et s’apprêtent à en faire autant au civil, sur le fond cette fois. Le contentieux remonte au printemps 2011, avec la mise en place, au niveau mondial, d’un nouveau système de notation, à la sauce General Electric.

Auparavant classés en trois catégories – underperformed, achieved ou exceeded –, les collaborateurs se voient désormais attribuer des notes, de 1 pour les meilleurs à 5 pour les cancres. Celles-ci tiennent compte non seulement des objectifs réalisés (le what, dans le jargon maison), mais aussi des comportements observés (le how) et des performances passées (les proven capabilities). Des notes qui, avant leur délivrance finale aux intéressés, font l’objet d’un processus dit de calibration, au cours duquel les managers s’assurent de la cohérence de leurs appréciations respectives. « On évalue la performance des salariés en fonction de celle de leurs collègues. Ce principe denotationrelativeest contraire au droit français », dénonce Pascal Vaché, secrétaire du CHSCT et délégué CFTC.

Les syndicats sont d’autant plus remontés contre le nouveau système que celui-ci instaure une distribution statistique des notes. Selon cette dernière, 7 % des salariés doivent obtenir un 5, 13 % un 4, 40 % un 3, 20 % un 2 et 20 % un 1. Des quotas prédéfinis, montrés du doigt dans le rapport d’expertise rendu mi-2011 par Secafi, que l’avocat des élus, Christian Saïd, entend bien faire tomber devant les juges. Car ces notes ne sont pas sans conséquence pour les salariés. En dépendent le montant de leur rémunération variable, qui y est directement corrélé, mais aussi leur évolution de carrière. D’après les syndicats, la probabilité de se voir remercier augmenterait à mesure que les notes diminuent.

Auteur

  • Stéphane Béchaux