La centrale teste un service en ligne pour ses adhérents dans trois régions.
Le chiffre n’a pas encore été révélé. Mais la CFDT devrait annoncer à la fin du mois que ses effectifs ont crû de 2 % en 2011, pour avoisiner les 870 000 adhérents. Visant à conquérir de nouvelles recrues et, aussi, à conserver ses troupes, la confédération s’essaie au syndicalisme de services.
Depuis la fin décembre, elle teste dans trois unions régionales (Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Auvergne) un service téléphonique réservé à ses adhérents, « Réponses à la carte ». Accessible du lundi au samedi matin, il leur permet de dialoguer et de poser des questions extrêmement variées : le travail, la santé, la retraite, le logement, les finances…
Au bout du fil, le premier niveau d’intervention est assuré par DomPlus. Ses téléconseillers traitent directement les demandes les plus simples et font suivre les autres aux unions régionales. Des structures qui ont mobilisé leur réseau de militants pour répondre dans les soixante-douze heures. Un défi. Avec une soixantaine d’appels quotidiens, dont une petite moitié redirigée, le flux est soutenu. « On s’attendait à être sollicités par des adhérents isolés. Mais beaucoup d’appels émanent de salariés appartenant à une section », note Elizabeth Bagault, chef de projet dans le Nord. Un fort besoin d’écoute et de conseils qui interpelle. « On pensait que les demandes porteraient plutôt sur le logement ou les transports. Or elles concernent d’abord le champ du travail, tels les conflits et le mal-être », précise Élisabeth Le Gac, secrétaire générale rhônalpine.
Votée à une courte majorité lors du dernier congrès, l’expérience est suivie de près par la confédération. « Elle nous oblige à retravailler le revendicatif, en tenant compte de ce qui s’exprime. Et elle tire toute la CFDT vers le haut : on se doit d’être au service des adhérents non seulement au téléphone, mais aussi sur le terrain », explique Hervé Garnier, secrétaire national chargé de la syndicalisation. Un bilan de l’opération est prévu en novembre, lors de l’assemblée générale confédérale. Il sera temps, alors, de l’étendre, de la généraliser ou, plus improbable, de l’arrêter.