Tu vas au pot de Monique ?
– De Monique ? Mais c’est pas celui de Mathilde ?
– Nan, Mathilde, c’est après-demain, pour la naissance de ses jumeaux. Le départ en retraite de Monique, c’est demain. Ce soir, c’est le pot de Patrick et Julien qui ont trouvé ailleurs…
– Y a une enveloppe ? Tu mets combien ?
– Je sais pas, 10 ou 15 euros. Je l’aime bien Monique, mais Patrick et Julien… En plus ils ont négocié un gros chèque.
– Et le cadeau, tu as une idée ?
– Ce sera un vélo d’appartement ou un rameur. Ils ont aussi parlé d’une friteuse sans huile…
– Et la carte, c’est prévu ?
– Ah oui, les collègues ont pris sa photo et l’ont collée sur une bimbo en string à Copacabana. On signera dessus.
– C’est classe. Tu mets quoi, toi ?
– Bon vent…, tu nous manqueras…, dire qu’on doit encore tirer vingt-trois ans…, t’as de la chance, tu vas te la couler douce…, au moins, toi, tu auras une retraite ! Des trucs dans ce goût-là.
Côté chanson « À la, à la, à la/ À la santé du confrère/ Qui nous régale aujourd’hui/ Ce n’est pas de l’eau de rivière/ Encore moins celle du puits.[…] » Pas de pot sans un ténor pour entonner le célèbre hymne des typographes, le bras tendu et le verre plein et la larme à l’œil. Il se dit que c’est une loi de Napoléon III interdisant toute coalition ouvrière qui poussa ces typographes à se réunir chez eux, clandestinement, autour d’un verre.
Ce que dit la loi Selon l’article R. 4228-20 du Code du travail, « aucune boisson alcoolisée autre que le vin, la bière, le cidre et le poiré n’est autorisée sur le lieu de travail ». C’est la fin d’une tradition. La nouvelle codification a fait disparaître la mention de l’hydromel.
Lexique
After work. Prendre un verre avec les collègues après le boulot, ce n’est pas trop la tasse de thé des Français. Les Anglo-Saxons, en revanche, adorent décompresser au pub et les Japonais à l’izakaya.