L’État providence est à bout de souffle, mais tout le monde fait comme si le modèle français restait « le meilleur du monde » et qu’il n’y avait aucune raison de s’interroger à nouveau sur ses fondements. Dans Droit social, le Pr Jean-Pierre Chauchard rappelle le paradoxe de notre système : « Alors que l’objectif visé était bien celui d’une protection universelle, indifférente aux catégories socioprofessionnelles, autrement dit une protection de tous à l’égard de tous les risques retenus par la loi, cet objectif a été atteint par le recours à des techniques d’assurances sociales. » Sa recommandation est de passer « du risque social à l’émergence d’un droit besoin », un droit à prestations versées en cas de situation de besoin objectivement repérable.
Droit social, février 2012.
La revue a eu la bonne idée de dresser une première liste des mots de la campagne analysés par ses plumes : crise, fonctionnaires, excellence, par exemple. Philippe Askenazy, économiste proche de François Hollande, observe que « notre désindustrialisation est majoritairement le fait de grands groupes, qui ont réduit leurs activités sur le sol français, à travers notamment la délocalisation de segments de production ». C’est par l’investissement dans l’innovation, plus que dans la course à la baisse des coûts salariaux, que l’on peut espérer freiner, voire inverser, la tendance. Mais Askenazy conseille aussi d’investir dans de nouveaux secteurs d’avenir comme la santé.
Esprit, février 2012
Dans la revue des jésuites, Sylvie Koller se penche sur le mouvement des Indignés tel qu’il s’est manifesté dans l’Espagne en crise. Un mouvement qui n’a pas empêché une victoire massive de la droite aux dernières élections, bien que les motifs de leur mobilisation aient été jugés légitimes par presque 80 % des Espagnols. C’est dans leur tentative de fonctionner selon les principes de la démocratie directe que les Indignés se sont épuisés. À lire, l’avertissement de Bernard Perret face à l’occultation de l’urgence de la crise climatique à laquelle on assiste depuis quelques mois. Le premier pas selon lui serait de s’affranchir de la vision « économiciste » de la réalité qui interdit à nos décideurs de voir en face la fragilité du monde.
Études, février 2012.
Jetant un pont entre les problématiques militaires et civiles, cette revue se livre à une comparaison oséeentre le sport et la guerre. On y parle entraînementsphysiques, dopage, éducation virile, pratiques de haut niveau, endurance.Mêmesi, comme le rappelle Armel Huet, « le sport n’est pas d’essence guerrière », car « il est avant tout une pratique de la maîtrise de soi, de l’effort, du dépassement requis dans les situations difficiles, du contrôle de la violence inhérente à la nature humaine de chacun ». On aimerait qu’il ressemble plus souvent à cet idéal.
Inflexions, octobre 2011.