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Vie des entreprises

L'avenir de la formation par le jeu est dans le kit

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.06.2000 | Maryannick Le Bris

Certains éditeurs misent sur des jeux multithèmes et multi-publics pour produire des outils rentables et sur mesure. Les entreprises en redemandent.

Pragmatiques, participatives et conviviales, les formations par le jeu disposent d'un énorme atout : pouvoir transmettre facilement des messages complexes aux salariés. Rentabilité oblige, les entreprises profitent aujourd'hui de ces outils pour toucher le plus grand nombre, en un minimum de temps. « Avant, nos clients nous demandaient de créer un jeu unique capable de traiter un seul sujet en une journée, explique Denis Marcoullier, responsable marketing de l'éditeur de jeux Xeris. Aujourd'hui, ils préfèrent utiliser des kits composés d'ateliers d'une heure, pouvant transmettre plusieurs types d'informations et s'adresser à différents publics. » S'il est plus coûteux à la conception, ce sur-mesure permet d'amortir les coûts plus rapidement et d'être, à terme, plus économique.

Pour faire digérer ses changements de stratégie et ses réorganisations successives, l'ex-Lyonnaise Câble, récemment rebaptisée Noos, a conçu avec Xeris un outil de découverte de l'entreprise composé de huit ateliers : des questions-réponses de « culture » interne, un jeu de construction pour s'approprier la structure du réseau câblé, un « juste prix » sur la politique tarifaire… « Seule une approche modulaire permettait d'aborder des sujets aussi diversifiés tout en cassant le rythme de la formation pour maintenir l'attention des stagiaires », explique Bérangère Mélénec, responsable métiers et compétences. Objectif : faire passer tous les messages avec un seul outil, en ayant la possibilité d'adapter la durée des ateliers selon le niveau de connaissance du public. En deux ans, trois animateurs ont formé 200 personnes, dont une bonne moitié de nouvelles recrues, mais aussi des anciens, pour les informer des grands projets stratégiques de l'entreprise. Le retour sur investissement (230 000 francs) est d'autant plus intéressant que la formation est démultipliée. « L'autre avantage est de pouvoir faire évoluer le support, ajoute Bérangère Mélénec. Pour expliquer aujourd'hui la stratégie de Noos, nous allons réajuster le contenu des ateliers, sans repartir de zéro. »

30 h de formation en 20 modules

La formule séduit les entreprises qui craignent de bouleverser leur organisation par des stages trop longs. La société Alain Renault Communication, à Reims, a ainsi conçu pour Casino une trentaine d'heures de formation à la relation clients, décomposée en 20 modules – BD, quiz, vidéo… à l'appui – traitant de la connaissance des produits, des clés du commerce ou du relationnel clients. Sur 13 000 salariés des supermarchés, plus de 8 000 ont été formés en un an et demi. « Chaque semaine, les magasins organisent une séance d'une heure trente, à laquelle les salariés s'inscrivent sur la base du volontariat, précise Guy Boudarel, responsable de la formation pour les supermarchés. Tous doivent avoir suivi l'ensemble des séances, mais les modules étant uniquement identifiés par un code couleur, ils découvrent le thème de la session une fois sur place. » Le hasard fait que les caissières côtoient, en cours de stage, les bouchers, les boulangers ou les vendeurs en rayon. Ce qui confère à ce mode de formation un autre atout : développer plus aisément la « culture métier » de l'entreprise, en favorisant le partage des expériences.

Auteur

  • Maryannick Le Bris