Croître plus rapidement passe dorénavant par un développement sur la Toile. Soucieuses de ne pas laisser passer le train de l'e-business, les entreprises ressentent aujourd'hui le besoin d'être aiguillées dans leurs premiers pas sur le Web. Une opportunité que les prestataires de conseil saisissent en s'engouffrant de concert dans ce juteux marché. Dopé par cette nouvelle demande, le secteur affiche d'ailleurs une croissance booming : + 37 % dans l'Hexagone en 1998, en attendant mieux en 1999. Afin de proposer une gamme complète de services pour le Net, les cabinets en stratégie et organisation s'adonnent au jeu des alliances, des rachats ou des fusions avec les SSII et les constructeurs informatiques. Car l'offre doit être à la fois technique et stratégique. La restructuration bat son plein. D'autant que pour satisfaire aux autorités de régulation, qui imposent une séparation juridique entre le conseil et la certification comptable, les mastodontes anglo-saxons accélèrent leur mutation, les pôles conseils s'affranchissant de l'audit – pourtant leur métier d'origine –, au potentiel de croissance plus faible.
Entre tous les prestataires de conseil, la concurrence est rude. De nouveaux acteurs revendiquent, eux aussi, leur part du gâteau. Entièrement dédiées à l'e-business, ces structures, jeunes et réactives, conjuguent en interne toutes les compétences nécessaires au développement d'une stratégie Internet. Leur polyvalence, rodée depuis plus longtemps, leur donne aujourd'hui une petite longueur d'avance sur les poids lourds du secteur. Pour l'instant du moins, car les cabinets de conseil se réorganisent, en interne, pour gagner en réactivité. Ils s'adjoignent de nouvelles compétences et étoffent leurs équipes. Non sans mal. Les jeunes diplômés, traditionnellement séduits par le conseil, commencent en effet à succomber aux sirènes de la nouvelle économie. Quant aux consultants en poste, chassés par les start-up ou les concurrents, ils n'hésitent pas à se vendre au plus offrant. Pour les fidéliser, les cabinets de conseil sont aux petits soins, augmentent leur rémunération – déjà plutôt confortable –, accélèrent leur carrière. Et s'intéressent à leur qualité de vie. Nécessité fait loi.
