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Idées

L’État en manque d’évaluation

Idées | LIVRES | publié le : 01.02.2012 |

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L’État en manque d’évaluation

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Sous le projecteur des agences de notation, l’État découvre qu’il ne peut plus dépenser sans compter.

Mais il manque un instrument essentiel pour faire passer la maîtrise des dépenses publiques de l’incantation à une vraie pratique gestionnaire : il s’agit de l’évaluation. Tel est le message que tentent de transmettre Marc Ferracci et Étienne Wasmer. Ils sont bien conscients que cette notion fait peur, qu’elle peut être vue comme réductrice et qu’elle se prête à l’instrumentalisation. Mais ils sont convaincus qu’on peut venir à bout de ces freins par une réforme ambitieuse des processus d’élaboration et de suivi des politiques publiques. Premier cas : la formation des chômeurs. Spontanément, l’évaluation va tenter de mesurer l’impact sur la vitesse du retour à l’emploi du « public » concerné. Ce qui laisse des questions en suspens : de quelle nature sont les emplois retrouvés, précaires ou stables, à quel coût final pour les finances publiques cette formation est-elle parvenue à son objectif… Après avoir passé en revue les différentes méthodes d’évaluation disponibles, les deux auteurs s’attaquent à la difficile question des « effets » d’une politique publique. On décide d’une baisse de la TVA sur la restauration sans la moindre idée de son impact réel sur l’emploi ou sur les prix. On se refuse à mener une évaluation objective des 35 heures, le dispositif ayant « manifestement contribué à occulter la démarche d’évaluation ». Autre cas d’évaluation inachevée : le RSA. Après avoir fait le tour de ce qui se fait à l’étranger en matière d’évaluation, Ferracci et Wasmer formulent le souhait que les politiques publiques soient plus réversibles et que leur évaluation soit rendue obligatoire au-delà d’un certain montant de dépense. Leur ouvrage donne envie d’essayer.

État moderne, État efficace, Marc Ferracci et Étienne Wasmer. Éditions Odile Jacob. 212 pages, 24,90 euros.