L’immigration n’est pas un problème. » Jean-Luc Mélenchon n’a de cesse de le rappeler. Chiffres à l’appui, le candidat du Front de gauche prend à rebrousse-poil les constats et les propositions de l’UMP et du Front national sur l’immigration. L’objectif du ministre de l’Intérieur Claude Guéant de réduire de 10 % le nombre de titres de séjour accordé (soit 180 000 de moins chaque année) lui semble une hérésie, tout comme le fait de lier chômage et immigration.

Pour le Front de gauche, qui s’appuie sur une étude de l’économiste Xavier Chojnicki, maître de conférences à l’université Lille 2, si les immigrés « coûtent » 48 milliards d’euros par an à l’État en dépenses sociales, y compris l’éducation, ils rapportent plus de 60 milliards d’euros en cotisations et impôts, soit un solde positif de 12 milliards d’euros. Dès lors, le Front de gauche souhaite favoriser l’accueil des étudiants étrangers, régulariser les sans-papiers, fermer les centres de rétention administratifs, abroger les lois successives sur l’immigration depuis 2002, rétablir la carte unique de séjour de dix ans et le droit au regroupement familial.

Jean-Luc Mélenchon milite, enfin, pour la refondation d’un nouveau Code de la nationalité qui reposerait sur le « respect intégral et automatique du droit du sol dès la naissance » et un « droit à la naturalisation au-delà de cinq ans de résidence ».