On laisse entendre que la France subit une immigration de masse. La réalité est tout autre. Chaque année, l’État délivre environ 180 000 titres de séjour (0,27 % de la population). Dans le même temps, environ 100 000 personnes quittent le territoire. Ce flux d’entrées situe la France parmi les pays les plus fermés de l’OCDE. Grâce à ce solde migratoire positif, la population en âge de travailler restera constante dans les décennies à venir. Un avantage, comparé à l’Allemagne confrontée à un vrai problème démographique.

L’immigration française est aussi moins qualifiée. En 2007, une inflexion a été réalisée avec « l’immigration choisie ». Cette mesure a bien fonctionné. Le nombre de titres de séjour pour motif professionnel a été multiplié par deux entre 2007 et 2008. Cinq ans après, l’État revient sur sa politique, envoie des signaux négatifs aux étudiants étrangers, principale source d’immigration qualifiée. La politique migratoire doit se concevoir selon des objectifs de moyen et de long terme et ne plus être ballottée par les aléas conjoncturels et politiques.