Les grands partis n’ont pas fait, pour le moment, de propositions nouvelles pour une politique migratoire moderne. Il est nécessaire de renouveler le discours pour parvenir à plus d’efficacité économique. Créer une instance indépendante pour désinstrumentaliser les migrations de travail, à l’instar des Britanniques, est souhaitable. En multipliant les statuts, les types de cartes de séjour, la France maintient dans la précarité les étrangers venus travailler. Or nous savons que les migrants investissent davantage dans le pays d’accueil lorsque leur statut ne les met pas dans l’incertitude. La multiplicité des statuts des migrants se révèle inefficace économiquement. On pourrait proposer une carte de séjour à durée indéterminée, comme aux États-Unis. Elle garantirait des droits portables et permettrait des allers et venues sur le territoire.

La stabilité apportée aux étrangers ferait revenir les plus qualifiés, qui partent aujourd’hui travailler aux États-Unis ou au Canada.

Les partis politiques sont incapables d’aborder ces questions sereinement et laissent le champ libre au Front national, qui instrumentalise le sujet.