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Tableau de bord

ZOOM Les inégalités s’accentuent dans les pays de l’OCDE

Tableau de bord | publié le : 01.01.2012 | Pierre-David Labani

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Rapport entre le revenu des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus modestes

Crédit photo Pierre-David Labani

Les écarts de revenu entre les plus pau­vres et les plus riches se sont accentués au sein des pays de l’OCDE entre 1985 et 2008. Le revenu moyen des 10 % les plus riches est 9 fois plus élevé que celui des 10 % les plus modestes. Les inégalités de revenu ont progressé en Al­lemagne, au Danemark et en Suède, où l’écart est passé de 5 à 1 en 1985 à 6 à 1 en 2008. Elles se sont amplifiées dans les pays dans lesquels elles étaient déjà fortes : l’écart atteint 10 à 1 en Italie, 12 à 1 au Royaume-Uni et 15 à 1 aux États-Unis.

En France, ces écarts se sont stabilisés, à un niveau de 7 à 1 entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres. Le creusement des inégalités de revenu tient pour près des deux tiers à celles, croissantes, sur le marché du travail. Les travailleurs les plus qualifiés ont plus tiré parti du progrès technologique et leurs salaires ont progressé plus rapidement que ceux des moins qualifiés. Le développement du temps partiel a également accentué les écarts. L’augmentation du nombre de familles monoparentales et la mondialisation commerciale ont aussi joué, mais de façon beaucoup plus modeste.

Face à ce constat, l’OCDE plaide pour un renforcement des effets redistributifs des politiques fiscales et sociales, qui ont perdu en efficacité (accroissement du ­chômage, durcissement des conditions d’octroi, baisse de l’imposition sur le revenu). Elle encourage à développer un accès à l’emploi, avec des revenus décents. L’OCDE plaide en faveur de la formation professionnelle des moins qualifiés, par une taxation des entreprises incitant les employeurs à investir dans le capital humain et la mise en place d’un compte formation pour favoriser l’acquisition des connaissances demandées par le marché du travail.

Rapport entre le revenu des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus modestes
Le chômage de longue durée en forte hausse depuis 2008

En octobre 2011, selon les statistiques de Pôle emploi, le chômage de longue durée concernait 1,6 million de personnes, inscrites en catégories A, B et C depuis plus d’un an. Un total inquiétant, en hausse de 62 % en trois ans. Selon le dernier rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), le niveau élevé du chômage de longue durée en France n’est pas seulement lié à la crise de 2008 : il est également structurel. Des changements de règles ont, par ailleurs, pu avoir un effet multiplicateur sur le chômage de longue durée : le passage du RMI au RSA, les mesures en faveur de l’emploi des seniors et l’évolution des régimes de retraite(réduction des dispositifs de préretraite et retraite anticipée pour carrière longue). Afin d’endiguer la hausse du chômage de longue durée, le COE préconise notamment la relance des incitations aux mesures de chômage partiel.

Chômeurs de longue durée (cat. A, B et C) à Pôle emploi (en milliers)
Le marché du travail français s’ajuste plus par l’emploi

Le marché du travail français s’adapte à la conjoncture davantage par l’emploi que par les salaires. Telle est la conclusion d’un document de travail du Centre d’études de l’emploi qui étudie les trajectoires d’emploi et de salaires, selon la nature (CDI ou CDD) et les modes de rupture du contrat de travail (choisies, acceptées ou subies). Les trajectoires en emploi durable (26 % des cas) se tra­duisent le plus souvent par une stabilité salariale. Les trajectoires en emploi non durable (15 % des cas) amènent le plus fréquemment à une sortie du marché du travail. Cela se vérifie d’autant plus lorsque la rupture du contrat de travail est subie. Les ruptures choisies de contrats courts conduisent plus souvent à un emploi durable. Enfin, les trajectoires professionnelles marquées par une forte mobilité (39 %) connaissent une stabilité ou une progression salariale dans une proportion équivalente.

Catégories de trajectoires d’emploi et de salaires (en %)L’économie française en chiffresPrévisions internationales 2012 (en %, moyenne annuelle)

Auteur

  • Pierre-David Labani