La réforme du système de santé est au menu de la dernière livraison de l’année. On risque d’en reparler après l’élection présidentielle tant le chantier paraît urgent. « C’est en profondeur que notre système de santé doit être réformé », préviennent André Grimaldi et Olivier Lyon-Caen. Ils soulèvent l’éternelle question de la frontière entre ce qui relève du financement collectif et ce qui doit rester à la charge du patient. Et rappellent que, d’ores et déjà, se soigner est un luxe puisque 25 % de nos concitoyens s’en privent aujourd’hui. Le sociologue Nicolas Sornin tient de son côté à ce que la santé continue d’être « une affaire d’État ». Pour lui, la montée en régime de l’intervention régulationniste de l’État paraît inexorable.
Le Débat, novembre-décembre 2011.
Tournée vers la gestion des ressources humaines, la revue s’intéresse à la diversité. Isabelle Barth, professeure à l’École de management de Strasbourg, et Christian Mahieu, chercheur au CNRS, notent la percée du management de la diversité dans les entreprises. Deux experts canadiens s’interrogent sur la barrière que peut constituer la culture d’entreprise à l’intégration d’une main-d’œuvre diversifiée. Puisant plusieurs de leurs analyses dans les travaux de Rutherford, qui avait repéré trois types de langages nuisibles aux femmes dans une organisation : militaire, sportif et sexuel.
Humanisme et entreprise, novembre-décembre 2011.
Sommaire très varié pour la revue, qui consacre un dossier au regard de l’Allemagne sur la France. Parmi les autres contributions, Bruno Palier, directeur de recherche au CNRS, propose le mot d’ordre « la qualité pour tous » comme voie de sortie de crise par le haut. Pour lui, la crise actuelle doit être analysée comme la fin d’un cycle, celui du néolibéralisme et de l’hyperproductivisme. Afin de retrouver prospérité et progrès social, il faut changer de modèle, en s’appuyant sur deux valeurs : l’égalité et la qualité. Il invite donc à rompre avec la stratégie de baisse des coûts, ce qui passe par de gros efforts en termes de formation et d’éducation, mais aussi d’amélioration des conditions de travail. Plus facile à dire qu’à faire.
Esprit, novembre 2011.
La publication des Mines prend la santé par les deux bouts : celui du financement et celui du progrès scientifique. Professeur à l’Essec, Gérard de Pouvourville retrace l’évolution du système de santé français, d’une logique dite « bismarckienne » (celle de l’assurance) vers un modèle plus « bévéridgien » (celui qui privilégie le contrôle de l’État). Il pronostique d’importantes restructurations à venir dans nos systèmes. L’utilité collective doit être plus que jamais un guide en matière tarifaire mais, dans ce domaine, le professeur prône la prudence et recommande une certaine stabilité des règles.
Réalités industrielles, novembre 2011.
